Que s’est-il passé pendant la Première Guerre mondiale dans la commune ?
Il y a 110 ans, la guerre éclatait dans notre pays. De nombreux villages ont une histoire à raconter, et c’est le cas de Saâcy-sur-Marne.
En 1914, il y a 110 ans, la Première Guerre mondiale éclatait notamment en France. De nombreuses communes participent à l’effort de guerre, d’autres sont même envahies par l’ennemi. C’est le cas de la commune de Saâcy-surMarne. Le Pays Briard, avec l’aide de Patrice Cheval, passionné depuis 30 ans, revient pour vous sur cette époque et vous explique ce qui s’est passé dans la commune et ses alentours.
59 soldats de Saâcy tués sur le champ de bataille
Cette terrible guerre a fait 1397800 morts militaires, et 300000 morts civils rien que pour la France. Cette « boucherie » a débuté avec la déclaration de guerre du 3 août 1944 par l’Allemagne à la France. À Saâcysur-Marne,
59 soldats sont tombés au Champ d’Honneur. « Lors de l’inauguration du Monument aux Morts en 1921, 56 noms étaient affichés sur ce dernier. Par mes recherches, j’en ai fait rajouter trois, il y a une dizaine d’années», explique Patrice Chevalier.
Ces soldats n’étaient pas tous nés dans la commune, mais ils y avaient au moins une attache. Le premier mort est le soldat Eugène Bemont tué dans les Ardennes le 22 août 1914. Le dernier, est le soldat Rémy Clauzier, décédé des suites de ses blessures le 30 mars 1920 à l’hôpital de Meaux.
Avant d’être appelés, ces hommes avaient tous un métier. Il y avait 4 jardiniers, 3 cultivateurs, 3 charretiers, 1 charron, 1 plombier, 1 employé de commerce, 1 corsetier, 1 boulanger, 1 plâtrier, 6 manouvriers, 4 maçons, 1 charcutier…
Leur vie à l’armée
L’âge de ces hommes à l’appel sous les drapeaux s’échelonne de 20 à 35 ans. 12 avaient entre 20 et 24 ans, 19 entre 25 et 29 ans et le reste plus de 30 ans.
Les gardes allaient du simple soldat à l’officier : 38 d’entre eux étaient 2e classe, 3 étaient 1re classe, 6 Caporaux, 2 Sergents, 1 Major et 2 Sous-Lieutenants.
Quand on regarde la liste des morts par année, force est de constater que la « boucherie » des premiers mois est énorme. Pour l’année 1914, on enregistre déjà 21 tués pour 5 mois de guerre.
Le lieu de sépulture, quant à lui, n’est pas toujours Saâcy. Sur l’ensemble des soldats, seulement 14 ont été rapatriés dans la commune. Les autres sont dans des tombes au Nord et à l’Est de la France, et 30 sont disparus.
D’autres faits avérés
Outre tous ces soldats partis au front, voici d’autres événements, évidemment vérifiés, qui se sont déroulés dans la commune à cette époque. Tout d’abord, peu avant le début de la guerre, le 7 février 1914, un détachement de gardes communales est effectué à Saâcy. M. Le Maître est nommé chef de ce détachement.
Durant cette 1re Guerre mondiale, il y avait à Saâcy, des marraines de guerre. « Elles étaient une dizaine : Mlle Duguet, Mlle Mayer, Mlle SalichonDelahaye, Mme Gilles… » L’expression marraine de guerre désigne les femmes ou les jeunes filles qui entretiennent des correspondances avec des soldats au front durant la Première Guerre mondiale afin de les soutenir moralement, psychologiquement voir affectivement.
Enfin, dans un document officiel datant de juillet 1919, M. Vidier, alors maire de la commune, certifie que la commune «s’est trouvée envahie par l’ennemi en septembre 1914 et sous les bombardements en juin et juillet 1918. »
Le Monument aux Morts
C’est le 25 mai 1920 que le Conseil municipal vote en souvenir des morts de la commune, la construction d’une stèle. Le Monument fut inauguré le dimanche 29 mai 1921 à 16 h. Il était situé à l’époque à l’emplacement de l’actuel rond-point du centre.
De nombreuses personnalités étaient présentes ce jour-là dont M. Lugol, député et secrétaire d’État, M. Menier et Pessancier, sénateurs, M.Peytral, préfet de Seine-et-Marne et bien évidemment M.Vidier, maire de Saâcy. Les anciens combattants, les mutilés de guerre et les familles des soldats morts s’étaient également déplacés.
Et si le sujet vous intéresse, et que vous voulez en savoir davantage, l’association « Histoire mémorielle de notre boucle de Marne» pense à réaliser un livre sur ce sujet.