« J’ai voté contre »
Anne-Chain Larché (LR), sénatrice
C’est un vote qualifié d’historique qui a été ovationné par les parlementaires, lundi 4 mars dernier. L’inscription de l’IVG dans la Constitution protège et garantit un droit essentiel pour les femmes souhaitant interrompre leur grossesse. Si 780 parlementaires se sont exprimés favorablement à l’ajout d’un alinéa à l’article 34 de la Constitution pour y inscrire « la liberté garantie à la femme d’avoir recours » à l’IVG, seules 72 voix ont marqué leur opposition. Parmi les votes contre, celui d’une sénatrice seine-et-marnaise, Anne Chain-Larché (LR). Cette dernière dénonce ce qu’elle analyse comme une « opération de communication » mais déclare soutenir la loi Veil. « Je soutiens l’IVG, je soutiens cette loi Veil modifiée à plusieurs reprises. Pour autant, je ne suis pas dupe de l’opération de communication orchestrée par le président, affirme l’élue. Un grand écran de fumée porté par les associations féministes en pleine crise des agriculteurs qui manifestent leur souffrance. » Alors, voter contre une loi qui ancre une liberté fondamentale afin de s’opposer à une « opération de com’ », est-ce vraiment raisonnable ? Anne Chain-Larché considère cette modification vaine en raison de la clause de conscience qui permet aux médecins de refuser une IVG. « Cette modification n’était pas utile en raison des conditions d’accès à l’IVG. Et, dans nos milieux ruraux, accéder au planning familial est souvent compliqué ». Et de poursuivre : « par ailleurs, modifier la Constitution a un coût. Pa exemple, la dernière modification a coûté 300 000 €. Quitte à dépenser du budget, j’aurais préféré aborder des sujets plus prégnants pour les Français..»