CHÂTEAU-THIERRY La première vice-présidente du Département réagit sèchement
Élue départementale du sud de l’Aisne, Michèle Fuselier intervient sans ménagement dans le conflit entre la CARCT et la Ville de Château-Thierry
ncienne présidente de la communauté de communes de la région de Château-Thierry qui a fusionné avec 4 autres communautés de communes pour former l’agglomération de la région de Château-Thierry (CARCT) en 2017, forte de son expertise dans la gestion humaine et aujourd’hui 1re vice-présidente du Département, Michèle Fuselier (ex-PS et élue avec un binôme nommé Sébastien Eugène, PRG) se sent « aujourd’hui interpellée et inquiète de la situation politique actuelle qui n’est pas sans rappeler d’autres époques. » Elle vise ainsi les tensions extrêmes qui règnent entre, d’une part, la CARCT et la Ville de Château-Thierry, et, d’autre part, Étienne Haÿ (majorité présidentielle), le président de la CARCT qui vient de retirer les délégations à Sébastien Eugène, son 1er vice-président, et par ailleurs maire de la cité castelle. Rappelons aussi que les conseillers communautaires et ceux de la majorité municipale de la cité des fables menacent de démissionner afin de provoquer des élections municipales et, par voie de conséquence, au bureau de la CARCT.
ALe travail en commun, un engagement…
En retrait de la CARCT depuis 2020 lorsqu’elle a quitté ses fonctions d’élue locale, Michèle Fuselier était jusqu’ici restée dans un silence absolu «par respect pour mes successeurs tant à la commune de Brasles qu’à l’agglomération. » Mais la récente position des élus majoritaires au conseil municipal de Château-Thierry, qui menacent de démissionner en bloc pour provoquer par contrecoup des élections au bureau de la CARCT, la force à intervenir sur la place publique. « Aujourd’hui pourtant, je suis particulièrement surprise et inquiète de la tournure que prennent les événements politiques dans le sud de l’Aisne. On n’est pas obligé de s’aimer en politique, mais nous sommes les » obligés « de nos mandats jusqu’à leur fin. Notre boussole est d’oeuvrer, au-delà de nos différences, dans l’intérêt d’un territoire et de ses habitants pour son développement. Dans un contexte de raréfaction des ressources financières et du poids insupportable de la fiscalité pour nos concitoyens (dans un contexte inflationniste), le travail en commun, la mutualisation des moyens et le partage des responsabilités sont une exigence : nous nous y étions engagés en 2017, lors de la fusion des cinq communautés de communes, dans un pacte de développement fiscal et financier du territoire. »
Une leçon de maintien
Puis, elle donne une leçon de maintien, en particulier à Etienne Haÿ : « Une communauté d’agglomération, si grosse soit-elle, sans la ville centre et son maire, n’est qu’un corps inerte, sans coeur ni poumons. Tous les habitants du sud de l’Aisne le savent bien, eux qui utilisent quotidiennement les services et les équipements de la Ville (sans en payer les impôts). Oui, le débat est difficile. Mais le débat est nécessaire pour la prise de décisions démocratiques. Par contre, l’Agglo ne doit pas être le bras armé d’une vendetta sans fin contre la ville centre et son maire : se servir de l’agglo pour effectuer les basses besognes n’est pas digne pour la CARCT si elle l’accepte. » Michèle Fuselier viserait en ces termes la suspicion faite à Etienne Haÿ d’être manipulé par l’ancien député Jacques Krabal (LaREM-Renaissance) qui vouerait à Sébastien Eugène une haine « shakespearienne » après l’avoir intronisé comme son successeur à la mairie de Château-Thierry.
L’exemple de l’hôpital
L’actuel théâtre des hostilités a débuté depuis longtemps à l’hôpital de Château-Thierry. Des faits que rappelle habilement Michèle Fuselier : « On l’a déjà vu pour le Conseil de surveillance de l’hôpital dans lequel je siège au titre du Conseil départemental, avec la confiscation du siège de président au profit de l’agglo. D’ailleurs, le dernier en date a vu proférer, par l’ex-député, des menaces intolérables contre la Ville de Château-Thierry et contre un syndicat,» pour leur régler leur compte», sans que le président de ce conseil de surveillance, vice-président de l’agglo, n’y trouve à redire (NDLR : Stéphane Frère, maire de Bonnesvalyn, LFI). On voit que le président de l’agglo vient de « régler son compte » au maire de Château-Thierry. Je pensais révolu un passé trop longtemps marqué par de nombreux clivages politiques paralysants : apparemment, il n’en est rien. «
Pour l’union au profit du territoire
Michèle Fuselier se place comme la sage du territoire et elle invite les deux parties à penser aux habitants : « Faisons tout pour que la CARCT et la Ville travaillent ensemble pour une politique ambitieuse de développement du sud de l’Aisne. La place du maire de Château-Thierry, la ville centre de plus de 15 000 habitants, est définitivement dans un exécutif apaisé d’un tel échelon territorial. »
Vu les échanges aigres-doux entre les deux protagonistes depuis des années, ce n’est pas gagné !