Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

Un homme et une femme condamnés pour violences réciproque­s à Lisieux

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Un homme de 36 ans et une femme de 29 ans ont été condamnés mardi pour des violences réciproque­s à Lisieux quand ils étaient en couple.

En couple depuis septembre — mais vivant séparément — un homme de 36 ans, père de cinq enfants, et sa compagne de 29 ans, mère de deux filles, ont comparu mardi pour violences réciproque­s.

Les faits se sont déroulés le 28 janvier dernier dans l’appartemen­t de la jeune femme, à Lisieux. Le trentenair­e était poursuivi également pour violence sur conjointe entre le mois de novembre et le 25 décembre 2023.

Peur de représaill­es

Le 28 janvier, l’homme contacte le commissari­at à deux reprises — vers 2 heures du matin puis à 6 h 30 — pour signaler que sa compagne l’a séquestré. Saignant du nez, la femme qui ouvre la porte de son appartemen­t aux policiers ne conteste pas l’avoir enfermé à clé après qu’il l’eut frappée au visage. De son côté, le trentenair­e l’accuse de lui avoir porté deux coups de couteau de cuisine. Le couple, fortement alcoolisé, est placé en garde à vue.

Lors de ses premières auditions, la femme dément avoir été victime de violences. Elle dit s’être frappée elle-même et avoir porté « par jalousie » deux coups de couteau « de faible intensité » à son compagnon. Il faudra attendre sa quatrième déposition pour qu’elle change de version. Elle aurait utilisé le couteau de cuisine pour se protéger des coups qu’il lui assénait. Aucune lésion n’étant constatée car l’homme portait une veste épaisse, l’avocat de la mère de famille plaidera la relaxe.

À la barre du tribunal, la mise en cause dit avoir menti lors de ses premières auditions par peur des représaill­es dont l’homme la menaçait depuis sa geôle. L’homme n’en démord pas : « Elle s’est tapée dessus. » Comment explique-t-il le bleu qu’elle porte à l’intérieur de la main? « Elle a tapé dans les murs… Je ne sais pas. » Quant à la plaie qu’elle présentait à l’arrête nasale, elle proviendra­it, selon lui, d’un faux mouvement quand elle avait le couteau en main.

« J’ai assumé »

Le prévenu était également poursuivi pour d’autres faits de violences dénoncés par sa compagne lors de sa garde à vue. Les plus violents ont eu lieu le 9 novembre. Ce jour-là, l’homme avait tenté de l’étrangler en présence de sa propre fille. Cette dernière était allée prévenir sa grand-mère qui habite dans le même immeuble. « Ma fille me l’a dit, souffle le trentenair­e. J’ai assumé. »

Chargée de la défense du père de famille, Me Florence Vallansan martèle que la violence dans le couple n’est pas le fait de son client, mais de sa compagne. À l’appui de ses dires, elle fait la lecture d’un SMS que celle-ci a envoyé à son ex-conjointe, mère de quatre de ses enfants, dans lequel elle dit qu’elle le tuera un jour et demande son aide « pour creuser la tombe ».

L’homme dont le casier judiciaire compte 10 mentions — dont 3 pour des faits de violence — est condamné à 4 mois de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans. Il a obligation de soins et interdicti­on de paraître au domicile de celle qui est devenue son ex-compagne. Celleci est condamnée à 4 mois de prison avec sursis. Ils devront se verser mutuelleme­nt les sommes de 500 € au titre de préjudice et 800 € pour leurs frais d’avocat.

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