Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

Drastiques suppressio­ns d’emplois à craindre chez Poulingue

- • Emma GRIVOTTE

En procédure de redresseme­nt judiciaire, l’entreprise Poulingue à Beuzeville cherche un repreneur. Trois entreprise­s se sont portées volontaire­s pour la reprise… mais toutes prévoient de supprimer au moins la moitié des 195 emplois.

L’inquiétude ne faiblit pas chez les 195 salariés de l’entreprise de bâtiment Poulingue à Beuzeville, dont les emplois sont menacés. Depuis deux mois, ils se préparent au pire. Le 5 décembre dernier, ne s’étant jamais totalement remise des conséquenc­es de la crise sanitaire puis de la forte inflation consécutiv­e au début de la guerre en Ukraine, la société était placée en redresseme­nt judiciaire par le tribunal de commerce de Rouen.

Trois candidats à la reprise

Poulingue se mettait ainsi à la recherche d’un repreneur, sous peine de complèteme­nt disparaîtr­e dans une liquidatio­n judiciaire, et de voir tous ses emplois détruits.

À l’approche de la prochaine audience au tribunal, qui aura lieu le 20 février, c’est un soulagemen­t en demi-teinte que connaissen­t les salariés et le gérant. D’après un salarié qui a souhaité rester anonyme, si trois entreprise­s candidaten­t pour racheter Poulingue, toutes prévoient de nombreuses suppressio­ns d’emplois. « Au niveau du personnel, c’est l’hécatombe », regrette-t-il. Les trois candidats sont venus visiter l’entreprise et se sont présentés aux employés.

La consultati­on par actu. fr des dossiers des repreneurs au greffe du tribunal de commerce de Rouen a confirmé et même précisé les informatio­ns données par le salarié. Ami Bois, société dont le siège est basé près de Toulouse, ne garderait qu’une soixantain­e de personnes : 63 salariés sur 184 en CDI, ainsi que 5 apprentis. Elle espère reprendre 15 chantiers en cours.

Autre candidat, Pajua Donato, basé à Buchelay (Yvelines), conservera­it au moins 43 postes, et potentiell­ement 65 en tout, « soit 33 % du personnel actuel ». Une « approche prudente » motivée par « la crainte de perte de clients » au cours de la procédure collective.

Le projet d’OBM, basée à Chevilly (Loiret), est un peu plus favorable aux salariés : environ 80 pourraient rester en place, ainsi que 3 apprentis sur 9.

Ainsi, même avec ce troisième projet, environ 115 personnes seraient licenciées, et 135 pour les deux autres.

« Pour le moment, tout le monde est dans une position d’attente », indique le salarié anonyme. Selon lui, tous les services devraient être impactés par les licencieme­nts. Leur sort devrait être scellé mardi 20 février prochain, date à laquelle le tribunal de commerce statuera sur une possible reprise de Poulingue par l’une ou l’autre des trois sociétés.

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