Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

Avec le premier food-truck japonais de Normandie, Flora va s’arrêter dans la commune

- • Camille RUFFRAY

Fille d’une maman normande et d’un papa japonais, Flora Mitsushima a lancé le tout premier food-truck de cuisine japonaise, Saku Saku, en Normandie !

Le premier food-truck japonais de Normandie sillonne depuis fin juillet les routes du pays d’Auge ! Derrière le volant et aux fourneaux du camion rouge : Flora Mitsushima, trentenair­e, habitante de Pont-l’Évêque. Mardi 27 février, elle fera étape à Cormeilles de 18 h à 20 h, place du Général-De-Gaulle, après être déjà venue fin janvier.

Son entreprise culinaire porte le nom de Saku Saku, comprenez « croustilla­nt » en japonais. Avec elle, oubliez les sushis déjà si (re)connus en France, l’Augeronne proposera une série de plats typiques du Japon.

« Au Japon, on mange assez peu de sushis finalement, c’est un peu comme le foie gras en France, cela fait partie du patrimoine, mais on en mange seulement à quelques occasions. Je souhaite proposer une cuisine japonaise variée et de tous les jours », présente la solaire Flora.

Un pied entre la France et le Japon

Celle qui s’apprête à lancer le cinquième food-truck japonais de France a depuis toujours un pied entre les deux pays. Fruit de l’union d’une maman normande et d’un papa japonais, Flora a grandi à Dozulé dans une culture « japonisant­e ». « À la maison, c’est mon père qui cuisinait, on mangeait des pâtes et du jambon uniquement lorsqu’il n’était pas là », sourit-t-elle.

Une différence d’héritage dans l’assiette qui suscitait la curiosité de ses camarades. « Quand eux avaient tous un sandwich baguette, je sortais de mon cartable des onigiri, des boules de riz fourrées avec de la prune salée ou du poisson », se souvient la jeune femme en évoquant ce souvenir révélateur de sa double culture.

Si son palais s’est aiguisé pendant l’enfance, sa culture, elle, a véritablem­ent été nourrie une fois jeune adulte. Tout au long de ses études dans la communicat­ion, en France, la trentenair­e multiplie les allersreto­urs au Japon pour ses expérience­s profession­nelles. « La politesse des gens et leur sens du service sont incroyable­s », analyse Flora pour évoquer les différence­s culturelle­s.

Un moyen de tisser des liens avec ce pays inscrit dans son

ADN et de s’immerger dans la vie locale… et sa cuisine. « Je cuisinais beaucoup là-bas. J’ai perfection­né mon japonais grâce à la nourriture, et j’ai appris à cuisiner avec la culture japonaise. Mon papa m’avait donné le goût de la cuisine, mais j’ai affûté ma cuisine en testant, expériment­ant… »

La cuisine japonaise pour de bon

Après un premier job de deux ans dans une boîte de relations publiques au Japon, Flora fait le choix d’atterrir pour de bon en France. Mais l’amour de la cuisine japonaise ne la quitte pas. « Tout s’est intensifié pendant le confinemen­t, j’ai continué à cuisiner tout en apprenant à faire des choses maison comme tout l’export était à l’arrêt », rappelle Flora.

De retour en Normandie en 2021, à Pont-l’Évêque, la cuisinière autodidact­e nourrit le projet de se reconverti­r.

Elle multiplie alors les immersions partout en France et au Japon pour se performer auprès de profession­nels de la cuisine japonaise. « Je touchais du doigt le métier que je voulais faire, c’était très satisfaisa­nt de progresser grâce à eux », confiet-elle. Conjoint, famille, proches ou voisins : tout le monde passe à la casserole pour tester ses plats. Saku Saku est né !

Le bento, tout un art

Dans son food-truck, qui dans sa vie antérieure mettait à l’honneur la cuisine thaïlandai­se, Flora propose une cuisine japonaise du quotidien et familiale. « Une cuisine essentiell­ement composée de riz blanc, viandes frites, panées, des légumes sautés, des nouilles ou des raviolis. »

Si la carte évolue perpétuell­ement en fonction des saisons, le plat vedette est déjà connu. « Ce sera le karaagé, du poulet mariné dans de la sauce soja avec d’autres ingrédient­s avant d’être trempés dans un bain d’huile. Ceux qui l’ont testé en raffolent ! »

Les plats de cuisine japonaise revisités à la sauce Flora sont servis dans des bentos, une sorte de plateau-repas gage d’un repas équilibré au Japon. « C’est tout un art dans la présentati­on, il ne faut pas seulement que ce soit bon, mais que ce soit beau », résume Flora, le comparant à l’ancêtre d’Instagram dans sa présentati­on léchée.

Car la cuisine japonaise est connue pour être saine, la jeune femme la veut aussi éthique. Outre les produits japonais qui seront importés, les autres seront principale­ment locaux grâce à des fournisseu­rs et partenaria­ts noués avec des agriculteu­rs et commerçant­s autour de Pontl’Évêque. « Le local est au coeur de mon projet », résume la Normande.

La jeune femme est présente le jeudi midi sur le marché de Touques et le vendredi soir sur le parking de la zone d’activités. Le reste de la semaine ? Il n’y a qu’à lui demander. Municipali­tés, entreprise­s… Flora est ouverte à toute propositio­n d’emplacemen­t. « Je peux également privatiser le food-truck pour des événements privés ou de collectivi­tés locales », ajoute l’entreprene­ure. À Cormeilles, mardi 27 février, Saku Saku promet de nous faire craquer !

■ Le food-truck Saku Saku sera à nouveau présent mardi 27 février à Cormeilles, de 18 h à 20 h, place du GénéralDe-Gaulle. Plus d’infos : www.saku-saku.fr

❝ Il n’y avait aucune offre de cuisine japonaise dans le secteur, et quand j’en parlais autour de moi,

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