Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

SM Caen : au stade Michel d’Ornano, le douzième homme est un défenseur

Depuis que Nicolas Seube est son entraîneur, le SM Caen n’a pas encore encaissé le moindre but au stade d’Ornano, en six matchs. Le public joue un rôle crucial en ce sens.

- • Aline CHATEL

« Le coach a la recette. » Romain Thomas n’est pas loin d’être bluffé quand il évoque le succès spectacula­ire de Nicolas Seube au stade d’Ornano. Le recordman du nombre de matchs disputés dans l’antre caennais enregistre cinq victoires et un match nul pour six clean sheets depuis sa nomination à la tête du SM Caen. À en croire le capitaine, cette « folle série », comme la qualifie lui-même Nicolas Seube, doit beaucoup à l’ancien latéral droit.

Romain Thomas prend « un plaisir monstre à jouer ici », dans un stade qui transcende. La réception d’Angers, lundi, l’a illustré (2-0). « Quand on voit 17 000 personnes en Ligue 2 un lundi soir... J’ai fait quelques matchs en Ligue 1 à domicile, je n’avais pas autant de monde et une aussi grande ferveur. C’est merveilleu­x. »

« Un supplément d’âme »

À Caen, le secteur défensif apparaît comme le principal bénéficiai­re de la force transmise par le public. Voilà 570 minutes que les Malherbist­es n’ont plus vu leurs filets trembler. « On a une énergie différente, un supplément d’âme, constate Anthony Mandréa. Surtout, on a envie de rendre aux supporters la monnaie de leur pièce. On a un coup de boost supplément­aire sur le terrain. » Brahim Traoré, qui n’a encore jamais encaissé de but cette saison à domicile en qualité de défenseur central, abonde dans le même sens. « Ils nous poussent sur chaque ballon, sur chaque duel, sur chaque contre-attaque. Psychologi­quement, ça joue dans les têtes des joueurs. » Les joueurs caennais mesurent la forme de privilège d’évoluer dans ces conditions. « Je suis fier, confie Anthony Mandréa. Je me dis que j’ai la chance de jouer devant un public comme celui-là. C’est magnifique. »

De mémoire, Nicolas Seube n’avait jamais connu six clean sheets de suite à d’Ornano. Pour lui aussi, pas de doute, le public y contribue largement. « J’avais dit aux joueurs avant le match de Bastia (son premier à la tête de l’équipe, ndlr) : ce stade-là doit devenir un endroit dans lequel on se sent bien. J’ai le sentiment que les joueurs y sont de mieux en mieux. Il faut noter le soutien remarquabl­e du public. »

L’hommage de Nicolas Seube

Et l’entraîneur caennais de poursuivre son hommage : « c’est notre sixième saison en Ligue 2, nous étions dans les bas-fonds du classement et les gens répondent présents ». Le public malherbist­e, qui avait déjà énormément poussé la saison dernière (seulement deux défaites en 19 matchs, 13 993 spectateur­s de moyenne, ndlr), envoie un message puissant.

Il connaît parfaiteme­nt le public. Il nous a dit : il ne faut pas grand-chose pour l’amener avec nous. C’est un public british. Comme en Angleterre, dès qu’on est présent dans l’intensité, dans l’impact, dans les duels, les gens nous suivent. ROMAIN THOMAS Capitaine du SM Caen

Si ce n’est pas un signe que ces gens-là ont envie que cette équipe performe, c’est que je ne comprends plus rien au football. Je suis content que les joueurs prennent enfin conscience qu’il faut les rendre fiers. NICOLAS SEUBE Entraîneur du SM Caen

Soutenu par plus de 15 000 spectateur­s en moyenne cette saison, Caen opère l’essentiel de son redresseme­nt depuis sa pelouse. La production livrée face à Angers est dans le sillage de cette progressio­n d’ensemble. « J’ai trouvé beaucoup de solidité, d’abnégation, d’entraide, apprécie Nicolas Seube. On a été ultra-solide défensivem­ent. Cette équipe est capable de bien défendre. Quand elle défend bien, ça fait des victoires. » Des victoires qui alimentent un cercle vertueux au stade d’Ornano.

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