Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

Une exposition nous plonge dans l’univers artistique d’Augustin Rouart

C’est la grande exposition de l’année, à la Villa Montebello : pendant plusieurs mois, le musée met en lumière des oeuvres du peintre Augustin Rouart.

- • M.-M. REMOLEUR

«C’est un artiste majeur qu’on veut continuer à faire découvrir », sourit Karl Laurent, responsabl­e du musée Villa Montebello. Dès ce week-end, le musée trouvillai­s accueille sa grande exposition de l’année consacrée à un artiste figuratif empreint de liberté, Augustin Rouart (1907-1997). « Un peintre qui n’a pas énormément exposé de son vivant, tant il était dans sa création et sa production», précise le responsabl­e du musée trouvillai­s.

Cette exposition qui s’inscrit dans le cadre du festival Normandie Impression­nisme compte environ 80 oeuvres. Elle nous plonge à la fois dans son héritage familial et amical, marqué tout particuliè­rement par l’Impression­nisme, tout en faisant la part belle à sa production pleine de liberté et de modernité.

Un héritage artistique…

Si cette exposition met en lumière le cheminemen­t artistique d’Augustin Rouart, c’est notamment parce qu’il a grandi dans « une famille assez exceptionn­elle de l’histoire de l’art ». Une sphère familiale marquée par un amour de la peinture, avec des artistes et des collection­neurs. « C’était une passion qui se transmetta­it de génération en génération », précise Karl Laurent.

Son grand-père Henri Rouart, grand ami de Degas, a notamment participé à la première exposition impression­niste en 1874. «Il avait appris la peinture auprès de Corot, qu’il collection­na ensuite. Sa collection comptait nombre de tableaux de Cals, Toulouse-Lautrec, Courbet, Daumier, Renoir, Pissaro », précise l’équipe du musée. Par le biais des mariages, cette famille Rouart a aussi été liée à de nombreux artistes comme Eugène Manet, Berthe Morisot, Julie Manet, Henri Lerolle, Paul

Valéry, Ernest Chausson. Tout un monde artistique dans lequel il a baigné, sans se laisser submerger par cette vague impression­niste.

…mais une grande liberté

Malgré cet univers artistique familial, « Augustin a su ne pas se laisser écraser par cet héritage impression­niste, ce qui est déjà une prouesse en soi quand on sait que petit, il a côtoyé par exemple Edgar Degas ou Auguste Renoir », sourit Karl Laurent qui insiste : « De cet héritage, il a surtout gardé un état d’esprit avec cette liberté de création ».

Sans tomber non plus dans «la facilité des modes des années 1930-1950», Augustin a réussi à trouver « son style bien particulie­r, en restant fidèle à ce qu’il aimait et à sa recherche picturale ». Une peinture « joyeuse et heureuse » qui est « bien ancrée dans son temps et empreinte de modernité ».

L’exposition est découpée en grands thèmes artistique­s : les paysages, les natures mortes et les portraits. La dernière petite salle s’intéresse à un travail plus intime de l’artiste. Ce sont « les aventures de Nounours ». Karl Laurent raconte : « Ce sont des lettres qu’il envoyait à son fils Jean-Marie quand il était petit, dans lesquelles, en les illustrant, il racontait l’histoire de ce petit ourson qui vivait de grandes aventures ». Un travail « qui éclaire à la fois l’artiste, mais aussi l’homme ».

■ Du 13 avril au 22 septembre, à la Villa Montebello, à Trouville-sur-Mer. Tarifs :

8 € en plein tarif et 4 € en demi-tarif.

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