Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

Gérard Faurès porte un regard lucide sur la société avec son roman «Retour sur Zorg»

À travers son premier roman Retour sur Zorg, le Pontépisco­pien Gérard Faurès décrit, sous couvert d’une histoire de science-fiction, les dérives de la société et porte un regard lucide sur la condition humaine.

- • Nicolas MOUCHEL

Quoi de mieux que le biais de la science-fiction pour évoquer les réalités d’aujourd’hui ? Pas grand-chose. Gérard Faurès l’a bien compris. Cet ancien profession­nel de l’immobilier à Paris, installé depuis peu à Pont-l’Évêque, vient de publier son premier roman : Retour sur Zorg. Il n’a pas choisi nécessaire­ment la facilité en s’inscrivant dans le genre de la SF. « J’ai ralenti mon activité il y a un an et demi, revendu ma société dans l’immobilier. Je suis venu m’installer à Pontl’Évêque il y a un an. Je ne savais pas trop quoi faire, j’en ai profité pour écrire ce livre… » reconnaît-il honnêtemen­t.

« J’en ai rêvé… »

Bien qu’il s’agisse de son premier roman, Retour sur Zorg ne constitue pas pour autant une expérience nouvelle pour Gérard Faurès, déjà auteur de plusieurs essais publiés. Qu’est-ce qui l’a fait sauter le pas du roman ? « Ça va peutêtre vous étonner, mais j’ai rêvé de l’histoire du livre» assure le néo-Pontépisco­pien, qui reconnaît également deux sources d’influence. Les Voyages de Gulliver en premier lieu, « je l’avais lu dans ma jeunesse, ce n’est pas réellement un conte pour enfants, mais plutôt une réflexion philosophi­que de l’auteur Jonathan Swift qui réfléchiss­ait aux dysfonctio­nnements de la condition humaine, vue à travers différents prismes, il en a profité pour décrire les défauts de l’Humanité ». C’est ce qui a marqué et inspiré l’auteur pontépisco­pien pour l’écriture de ce premier roman. « Retour sur Zorg, c’est l’histoire d’extraterre­stres, les Zorguiens, envoyés régulièrem­ent en mission depuis des milliers d’années pour observer la Terre et les Humains. Ils sont effarés de voir que tout va dans le mauvais sens ».

« Comment peut-on être aussi agressif ? »

La seconde inspiratio­n lui est venue directemen­t d’un fait d’actualité, « il y a un an, quand j’ai commencé à écrire le livre, on parlait de ces ballons chinois qui survolaien­t les États-Unis à très haute altitude. Les gens ont réagi en tirant dessus à coups de fusil, alors qu’il n’y avait aucune chance de les atteindre… C’était de l’agressivit­é pure et simple. Je me suis dit : comment peut-on être aussi agressif ? » Une interrogat­ion qui fait son chemin et qu’il adapte au genre de la SF. « Je me suis demandé comment on réagirait s’il des extraterre­stres débarquaie­nt… Estce que l’on commencera­it par tirer, avant de discuter ? »

Si Gérard Faurès se dit amateur de science-fiction, il reconnaît volontiers ne pas être « un spécialist­e, mais j’ai trouvé qu’il s’agissait d’un bon moyen de raconter une histoire ». Il cherche à faire passer un message à travers ce roman, ou plutôt « une inquiétude ». Il le concède, « on dit que je suis pessimiste…, s’amuse-til, mais peut-être que je suis réaliste ».

Pourtant, il imagine « une société idéale, où tout va bien, où la nature serait préservée, où on vivrait dans l’harmonie… Une société qui aurait connu nos travers, et qui aurait décidé que ça suffisait comme cela. Après leur seconde guerre mondiale, ils ont décidé d’adapter leur cerveau et leur mode de vie, de préserver la nature et de vivre en harmonie ».

L’exercice du roman a, semble-t-il, séduit l’auteur, qui n’exclut pas de se lancer dans un nouveau projet de roman, « ça va dépendre de l’accueil des lecteurs. Si ça plaît, pourquoi pas… » Le sujet pourrait être plus terre à terre, et lié à son expérience, « je pourrais écrire l’histoire d’un promoteur immobilier qui luimême est effaré par la laideur de ce qui est construit ».

■ Retour sur Zorg de Gérard Faurès, paru aux éditions Jets d’Encre. 110 pages, 15,40 euros. Disponible en librairies et sur les sites en ligne.

❝ C’est une société où tout va bien, qui observe une société où tout va mal. GÉRARD FAURÈS

❝ J’ai voulu raconter que les extraterre­stres ont essayé d’inspirer Jésus, Bouddha, Léonard de Vinci, Einstein… Et à chaque fois, à leur grand effarement, ça a mal tourné. GÉRARD FAURÈS

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