Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Stéphane Provoost et l’écurie Danover dans son jardin… ou presque

Leader du Grand Nationtal du Trot, Stéphane Provoost, entraîneur de l’écurie Danover, près de Lisieux, sera dans son jardin ou presque ce mercredi. Il aura 3 chevaux au départ du quinté dont Tiger Danover, actuelleme­nt en tête du classement.

- Christophe LEMOINE

Avec environ 1 000 partants, 80 à 90 victoires et plus d’un million d’euros de gains par an, l’écurie Danover fait partie des toutes meilleures de l’Hexagone et Stéphane Provoost, son entraîneur, l’un des meilleurs spécialist­es. Et pourtant, le Lexovien âgé de 38 ans ne se destinait pas à intégrer l’écurie fondée dans les années 80 par son père Alain, restaurate­ur bien connu à Lisieux. « Je voulais être dentiste » , explique celui qui aura 3 partants demain dans le quinté +. « Mais malgré la moyenne au concours, je n’ai pas été pris » . Le couperet du numérus clausus tombera cette année-là à quelques longueurs devant lui. Qu’à cela ne tienne, c’est une autre carrière qui va lui sourire. 230 chevaux au Haras de Pitz

Après quelque temps passé au sein de la pizzeria de ses parents, Stéphane Provoost décide de franchir le pas et de prendre les rênes du haras familial, le Haras de Pitz, à Biéville- Quétéville, près de Crèvecoeur-en- Auge, et donc la destinée de la casaque vert blanc et rouge. Mais pour lui l’apprentiss­age va se faire en direct. Sans filet. Pas de cours dans les écoles de Graignes ou de Grosbois. Simplement quelques stages improvisés dans des écuries de connaissan­ces. Mais le garçon, qui grâce à son père, a toujours baigné dans l’univers des courses hippiques, apprend vite. « On fait bien sûr des erreurs mais cela nous permet de progresser » , explique le leader des entraîneur­s du Grand National du Trot. Et les résultats acquis ces 10 dernières années sur les hippodrome de France, attestent, s’il en était besoin, de la qualité du monsieur qui gère aujourd’hui un établissem­ent de 230 chevaux dont 40 à l’entraîneme­nt et 40 en préparatio­n, ainsi que 10 employés dont 7 entièremen­t dédiés aux trotteurs. Excusez du peu. « Lorsque l’on s’occupe des chevaux de la famille, la pression n’est pas la même » , souligne Stéphane Provoost qui compte déjà cette année pas moins de 70 victoires et plus d’un million de gains.

Mercredi, il sera dans son jardin ou presque. Cette dixième épreuve dont il est le leader à la fois du classement des trotteurs et celui des entraîneur­s, aura c’est une évidence, une saveur toute particuliè­re. « Cela rappelera l’épopée de Land Danover » qui, il y a 12 ans quasiment jour pour jour, s’était imposé à Lisieux sous la houlette de Thierry Duvaldesti­n, avant de remporter le classement général final. « Cela reste un excellent souvenir et je me suis toujours dit que lorsque j’aurai un cheval de GNT, je jouerai le jeu » . Non seulement il joue (il a pris part aux 9 première étapes) et en plus il gagne. Voilà deux semaines sur l’hippodrome du Mans, Tiger Danover drivé par François Lecanu, s’imposait brillament alors qu’il rendait 25 mètres, et détrônait sa partenaire d’écurie Ursa Major en haut du classement général. « C’est mon petit Timoko à moi », sourit Stéphane Provoost. « C’est le fils de Ipsos de Pitz, avec lequel j’ai remporté le critérium de vitesse à Argentan en avril 2006, ma plus belle victoire. Il aura 10 ans dans quelques mois et sera atteint par la limite d’âge pour courir en France. C’est donc l’année où jamais ». Même si demain, il est clair que la tâche s’annonce ardue pour celui qui a déjà disputé 170 courses dans sa carrière car il partira 50 mètres derrière le peloton. Ursa Major sera également de la partie, ( mais elle rendra 25 mètres), tout comme Atoll Danover, qui foulera la piste où son père, Land Danover, a brillé voilà 12 ans, déjà. Tout un symbole. Comme celui du nom de l’écurie, à la mémoire d’un frère, d’un fils, disparu trot tôt et qui aimait la lignée des Hanover

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Stéphane Provoost et Tiger Danover en fin de semaine dernière au Haras de Pitz, à Biéville-Quétiévill­e.

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