6 mois de prison ferme pour deux toxicomanes, à Dives
Deux Divais et un Havrais étaient jugés en comparution immédiate mercredi, au tribunal de Lisieux, pour usage et trafic d’héroïne. Ils ont tous écopé de prison ferme.
Tout est parti d’une enquête pour vols et chèques falsifiés. Le 9 novembre dernier, la police mène une perquisition chez une Divaise de 47 ans, et découvre plusieurs sachets d’héroïne. Placée en garde à vue, elle explique qu’elle consomme « depuis l’âge de 15-20 ans » . Dépendante, elle « sniffe » environ 3 g par jour, ce qui représente 100 € quotidiennement, et « 30 000 € par mois » , souligne Christophe Bogliolo, substitut du procureur. « L’addiction entraîne la délinquance »
Pour pouvoir payer sa consommation, cette ancienne coiffeuse et serveuse sans emploi, qui compte 11 mentions sur son casier judiciaire, revend de l’héroïne. Parmi ses clients, son ex-compagnon, un Divais de 48 ans. Lui aussi addict, il consomme environ 12g par semaine, et deale, auprès de « 4-5 clients » . Chez lui aussi, plus de 25 g d’héroïne ont été retrouvés. « L’addiction entraîne la délinquance » , regrette Me Naviaux, leur avocat, qui souhaite que le tribunal les contraigne à se soigner, « sans détention immédiate » .
Leur garde à vue a été levée le 10 novembre. Mais l’enquête des policiers divais se poursuit : grâce à une surveillance téléphonique, ils apprennent que la Divaise doit se faire fournir, ce mardi. Un Havrais de 22 ans est arrêté, avec 137 g d’héroïne.
À la barre du tribunal, mer- credi, il explique avoir rencontré récemment un certain « Peace », qui lui aurait proposé de livrer la marchandise à Dives. Au total, il aurait effectué une dizaine de voyages, grâce auxquels il gagnait « 300 € au début, puis moins » . 40 000 € de drogues auraient transité entre Le Havre et Dives depuis cet été : « Cet argent va terminer dans la poche d’un inconnu, et alimenter beaucoup d’autres réseaux ensuite » , souffle le substitut du procureur. « Il les conduit vers la mort »
Le jeune homme, lui, « ne consomme que du cannabis » : « Il voit qu’ils sont en mauvaise santé, rongés par les stupéfiants, déplore Christophe Bogliolo. Il les conduit vers la mort, tout ça pour 300 € ou mois » . Me Poisson, son avocate, parle d’une « grosse erreur de jeunesse, sa pire décision » . Prison ferme pour tous les trois
Le tribunal a décidé d’appliquer la même peine aux trois prévenus. Ils écopent de 12 mois de prison dont 6 mois avec sursis et mise à l’épreuve. Ils ont été maintenus en détention. Les deux Divais devront soigner leur addiction, le Havrais va devoir chercher du travail. P.L.