Condamné pour le viol de sa belle-fille, il retrouve la liberté
La cour d’appel de Caen a remis en liberté un habitant de Montreuil-la-Cambe, qui avait été condamné à huit ans de prison pour le viol de sa belle-fille à Mezidon.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Caen a remis en liberté, mardi 14 novembre, un artisan de Montreuil-la-Cambe (entre Argentan et Vimoutiers) qui avait été condamné, il y a un mois, à huit ans de prison pour le viol de sa belle-fille.
Le quinquagénaire, qui a fait appel de la décision de la cour d’assises du Calvados, a été placé sous contrôle judiciaire strict, en attendant son nouveau procès. Sa belle-fille l’accuse de l’avoir violée à plusieurs reprises, à Mézidon-Canon.
Selon la jeune fille, les faits auraient débuté alors qu’elle avait neuf ans. Elle avait déposé plainte le 14 janvier 2013, après en avoir parlé avec ses proches.
Détenu à la maison d’arrêt de Caen depuis sa condamnation, il était entendu mardi par visioconférence. D’un ton calme et posé, l’artisan persiste et nie encore les faits.
« Travailler et aider ma famille »
L’intéressé, qui a créé sa société en avril dernier, dans l’Orne, explique : « Je n’ai rien fait, je ne comprends pas. Je veux seulement sortir pour travailler et aider ma famille » .
Son avocat, Claude MarandGombar, insiste : « C’est un homme présumé innocent qui n’a jamais modifié sa version » . Placé sous contrôle judiciaire dès juillet 2014, le quinquagénaire « n’a fait l’objet d’aucun incident » , précise l’avocat général, Marie Besse.
Le représentant du parquet l’assume : il ne s’oppose pas à sa remise en liberté, en attendant son procès en appel. S’adressant à demi-mot à la victime présumée, qui est présente dans la salle, le magistrat se justifie. Marie Besse le sait, sa décision est difficilement compréhensible par la partie civile, « qui vit ce dossier avec ses tripes, avec son coeur » .
Seulement, la détention provisoire doit être justifiée. Elle doit rester une exception et ne peut pas être décidée « uniquement sur un ressenti » .
Aucun désordre psychologique
Du fait de son appel, le casier judiciaire du suspect est vierge. Selon l’expert psychiatre qui l’a rencontré, l’homme ne souffre d’aucun désordre psychologique. Surtout , « il n’a fait aucune difficulté lors de sa garde-à-vue, de l’instruction et de son procès » , insiste son avocat. Rien ne justifie sa détention.
Des pressions sur les témoins ?
De l’autre côté de la salle, l’avocate de la jeune fille expose ses craintes. Sabrina Simao redoute que l’intéressé fasse pression sur ses anciennes compagnes, auditionnées lors du procès. Ces « témoins-clés » avaient alors exposé en détail « les pratiques sexuelles particulières » de l’artisan.
L’avocate évoque enfin les messages polémiques postés par la mère du quinquagénaire sur les réseaux sociaux. Seulement, « son maintien en détention n’y changerait rien » , tranche Claude Marand-Gombar.
La chambre de l’instruction lui a donné raison.
B.M. (PressPepper)