Sédiments du port de Rouen : ENVIRONNEMENT. une procédure au niveau européen
L’avocate Corinne Lepage était à Cabourg vendredi pour dresser un état des lieux du dossier des rejets de sédiments du port de Rouen au large des côtes.
Corinne Lepage était reçue à la mairie de Cabourg vendredi afin de rencontrer certains élus locaux et les représentants d’associations environnementales, inquiets sur le rejet en mer des sédiments du port de Rouen, sur le site Machu, au large de la Côte fleurie. L’avocate, en charge du dossier, a fait un point sur la situation, « notre argumentation est extrêmement large, elle porte à la fois sur des questions de procédures, car il nous a semblé qu’au niveau de l’étude d’impact, il y avait un certain nombre de problèmes qui se posaient, le sujet central étant évidemment celui de la nature des produits déversés et des solutions alternatives. On ne stocke pas à terre car on ne retraite pas, parce que l’on n’a pas en France des filières correctes de traitement de ces produits, à l’image de ce qui peut se faire ailleurs. On n’est pas les premiers de la classe sur ces sujets-là » .
Les élus locaux, menés par la municipalité de Cabourg, appuyés par des associations locales réunies au sein de la Fédération des associations pour la protection de l’environnement du patrimoine, du littoral de la Côte fleurie et de son pays d’Auge, ont à nouveau montré leur inquiétude sur la question et plus particulièrement sur les effets que les déchets peuvent avoir sur la côte, les communes du littoral.
« Un déchet est un déchet, qu’il soit dans l’eau ou sur le sol, cela reste un déchet » souligne Corinne Lepage. Afin d’appuyer cette argumentation, l’avocate souhaiterait « une contre-expertise. Il faudrait qu’il y ait une analyse effectuée par les services de l’État sur la composition de ces rejets, le taux de métaux lourds, de produits toxiques, car ça présente des conséquences immédiates sur les côtes ». Une procédure qui coûte néanmoins très cher, « nous souhaiterions que les municipalités concernées aident » .
Autre point, les solutions alternatives, comme le traitement des déchets à terre, « elles ne sont pas assez étudiées car considérées comme pas intéressantes économiquement. Pourtant, d’autres régions, en particulier les Hauts de France, d’autres pays comme les PaysBas les développent » .
Un référé a été déposé devant le tribunal administratif de Rouen. Procédure rejetée, au mois d’août « car le tribunal a considéré qu’il n’y avait pas d’urgence » . Une réplique est en cours de préparation et doit être présentée début décembre au tribunal, « et pourrait être jugée fin 2018 » . Parallèlement, une procédure est lancée à la commission européenne, « maintenant, il faut attendre un an maximum pour avoir une réponse » . Nicolas MOUCHEL