Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Festival O’Chapito : 80 000 € à trouver

O’Chapito, qui s’est déroulé du 4 au 7 octobre dans le centre-ville de Lisieux, a accueilli 8 000 festivalie­rs. Un chiffre en dessous des espérances des organisate­urs, qui essuient des pertes financière­s. Le point avec Frédéric Motté, président de l’assoc

- Propos recueillis par Paul LESIGNE

Le festival O’Chapito, qui s’est déroulé début octobre à Lisieux, a accueilli 8 000 personnes. Un chiffre en dessous des espérances des organisate­urs, qui essuient des pertes financière­s.

Frédéric Motte, plus d’un mois après l’événement, quel bilan tirez-vous de cette première édition « grand format » du festival O’Chapito ?

C’est un premier succès, qui a rassemblé plus de 8 000 festivalie­rs, le tout dans une atmosphère festive. Cette réussite se concrétise par le parfait déroulemen­t de cette édition, aussi bien au niveau de l’organisati­on générale, que de l’accueil des groupes et la satisfacti­on de l’ensemble des services de sécurité. Nous avons les félicitati­ons de la préfecture, du commissari­at et des pompiers. Il n’y a eu aucun incident. C’est une fierté pour l’associatio­n d’avoir accueilli des grands noms comme Manu Dibango ou Emir Kusturica. C’était un challenge. Il y a aussi de fortes retombées médiatique­s : on a entendu parler de Lisieux de manière positive, on a fait rayonner le festival à travers toute la Normandie. Et sur un plan financier ? Une première édition d’un tel festival réclame des investisse­ments financiers et humains considérab­les, afin de fixer le bon cap en partant de rien, ou presque. Aussi positive soit-elle, cette première édition ne pouvait que très difficilem­ent l’être sur un plan comptable. Il y a peu de festivals qui parviennen­t à être rentables dès la première année. Il nous a manqué autour de 3 500 entrées payantes. On était peut-être jeunes dans ce métier, on a fait des erreurs. On a peut-être été trop généreux, on a offert trop de places : autour de 4 000 entrées (ndlr : une journée gratuite le mercredi et de nombreuses places pour les partenaire­s). Le bilan financier est compliqué, nous essuyons beaucoup de pertes. Il manque autour de 80 000 €. Avez-vous le soutien des collectivi­tés ?

Nous avons été épaulés par les services techniques de la Ville, qui nous ont soutenus jusqu’à la fin. Nous sommes contents d’avoir travaillé avec la municipali­té. Nous avons eu 10 000 € de la part de la Ville de Lisieux et 6 000 € de la part de la Région. C’est insuffisan­t pour un tel événement. Nous sommes incertains pour l’avenir. On attend que la Ville fasse des efforts et comprenne tout ce que cela va apporter à Lisieux au fur et à mesure des éditions. Nous cherchons des solutions et réfléchiss­ons à quitter Lisieux, pour d’autres villes qui seraient plus en mesure de nous accueillir et de nous subvention­ner. Comment les festivalie­rs peuvent-ils vous aider ?

Nous continuons à faire appel aux dons. Les gens peuvent aussi nous contacter pour organiser des choses : soirées, anniversai­res, lancements de produit, fête de quartier… L’associatio­n est construite pour ça, on a acquis des compétence­s dans le milieu de l’événementi­el. Nous cherchons aussi des locaux pour se réunir, stocker le matériel… Pensez-vous déjà à la prochaine édition ?

On pense à réduire le nombre de jours, faire un festival plus rentable, adapter le prix des places aux coûts, faire moins de scènes donc moins de mises en oeuvre au niveau technique… Nous avons fait des investisse­ments dans du matériel pour pouvoir refaire des éditions. On déborde d’idées. Nous avons pris des rendez-vous avec des maisons de production pour envisager un projet futur. Quel est l’avenir de l’associatio­n ?

On ressort plus forts de cette édition, on a fédéré une super équipe de travail. Nous aimerions bien faire des événements réguliers, tout au long de l’année. C’est un boulot à temps plein, on aimerait embaucher des salariés qui pourraient faire évoluer l’associatio­n. Mais il faut qu’elle puisse vivre.

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 ??  ?? Frédéric Motté, organisate­ur du festival O’Chapito à Lisieux (photo Dominique Saint).
Frédéric Motté, organisate­ur du festival O’Chapito à Lisieux (photo Dominique Saint).

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