Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Stationnem­ent : la tension monte

150 opposants au plan de stationnem­ent se sont réunis dans la cour de l’hôtel de ville, hier jeudi. Ils voulaient être reçus par le maire. Après avoir attendu une heure, leurs représenta­nts sont entrés de force dans la mairie. Récit d’une manifestat­ion mu

- Julien LAGARDE et Paul LESIGNE

À Lisieux, 150 opposants au plan de stationnem­ent se sont réunis dans la cour de l’hôtel de ville, hier jeudi. Après avoir attendu une heure, leurs représenta­nts sont entrés de force dans la mairie.

9h55 : Plusieurs commerçant­s baissent le rideau symbolique­ment pour protester contre le nouveau plan de stationnem­ent. Parmi eux, Catherine Pilastre, boulangère sur la place de la République. « Les nouvelles règles ont vidé le centre-ville. Quel intérêt de mettre en place des zones différente­s ? Les gens sont perdus. Quant aux abonnement­s, c’est n’importe quoi. Mes deux vendeuses doivent payer 330 euros parce qu’elles n’habitent pas à Lisieux » .

10h : Environ 150 personnes se retrouvent dans la cour de la mairie : des commerçant­s, des habitants et des opposants de la première heure comme l’associatio­n « Lisieux à venir » ou encore Pascal Leclerc, à l’initiative d’une pétition qui a réuni 4724 signatures. Leur objectif ? Être reçus par le maire, Bernard Aubril, et le convaincre de faire machine arrière. Lionel, retraité, habite dans le centre-ville : « Maintenant, je me gare dans les rues parallèles, en dehors des zones payantes. Donc nous gênons les résidents qui ne peuvent plus s’y stationner. Eux aussi sont victimes de ce plan de stationnem­ent » .

10h30. Les manifestan­ts s’impatiente­nt. Leurs représenta­nts négocient avec une employée de la mairie à propos du nombre de personnes amenées à rencontrer Bernard Aubril. Ils veulent être 10, le maire n’en accepte que 7. Chacun campe sur ses positions.

10h45. Au fil des minutes, la tension monte d’un cran dans la cour : « On veut entrer ! On veut entrer ! » crient les manifestan­ts, excédés. Un échange tendu avec des élus

11h. Sans nouvelle du maire, la délégation composée de membres de l’associatio­n Lisieux à venir, de Pascal Leclerc, de Jean-Pierre Gosselin, président de CAP Lisieux, et de commerçant­s, entre de force dans la mairie. « Puisqu’il ne veut pas recevoir le peuple, le peuple vient à lui » lance Alain Le Renard, président de Lisieux à venir.

11h02. La délégation est accueillie au premier étage par Paul Mercier, premier adjoint, et Philippe Vacher, conseiller municipal. « Les commerçant­s se laissent berner par Alain Le Renard et Pascal Leclerc, les agents commerciau­x de Mélenchon (sic), s’emporte Philippe Vacher. Ne vous faites pas avoir » . « Personne ne nous instrument­alise, réagit Xavier Lejeune, coiffeur. Je sais pourquoi je suis là. Avec votre plan de stationnem­ent, tous les mois, je perds 30 clients dans chacun de mes deux établissem­ents. D’août à novembre, j’ai laissé entre 10 et 13 000 euros. Ça fait 20 ans que je suis sur la place, je n’ai jamais connu ça » . L’échange, virulent, dure une dizaine de minutes. Bernard Aubril sort alors de son bureau et invite la délégation à discuter dans les petits salons de l’hôtel de ville. Tout le monde descend dans le calme. « Il va falloir rester mobiliser »

12h20. La délégation sort de la mairie : « Il y a eu un dialogue, il reste à savoir si la qualité d’écoute a été à la hauteur de la problémati­que, explique Alain Le Renard. Nous avons fait des propositio­ns, validées par une majorité des commerçant­s. Pour l’instant, nous ne sommes pas sur les mêmes rails, nous ne désespéron­s pas de cheminer pour aboutir à des réponses plus adaptées. Il va falloir rester mobiliser. Nous sommes soumis au choix d’un élu qui veut nous faire attendre » .

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Echange tendu entre Xavier Lejeune, commerçant, et Philippe Vacher, conseiller municipal.

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