Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Franck Dubosc clame son amour pour Deauville

Acteur, humoriste, scénariste et désormais réalisateu­r, Franck Dubosc se livre sur son amour pour la Normandie, de Rouen à Deauville en passant par Blonville-sur-Mer. Rencontre au bar de l’hôtel Normandy.

- Propos recueillis par Sophie QUESNEL

On vous sait habitué à Deauville. Depuis quand êtes-vous attaché à la Normandie ?

J’allais dire depuis toujours. Quand j’étais petit nous venions au camping municipal de Blonville-sur-Mer. Quand j’entends les paroles de la chanson de Michel Jonas « alors on regardait les bateaux », c’est à la Côte fleurie que je pense. J’ai refait un tri dernièreme­nt dans les petits films Super 8 que je faisais. J’y filme les belles voitures de Deauville, la mairie, l’Hôtel Normandy. Tout cela, c’était l’interdit pour nous.

Après j’ai eu 14 ans, on venait au camping avec les copains en mobylette de Rouen. On mettait trois heures ! Vers 17 ans, on venait avec les amis passer le dimanche. Je suis vraiment beaucoup venu ici. Vous continuez à venir régulièrem­ent, est-ce toujours avec plaisir ?

Oui, c’est une ville que j’aime beaucoup. Quand j’ai acheté une maison de campagne, j’ai hésité entre le sud ou la Normandie. J’aurais eu tendance à préférer Deauville mais j’aime le côté hôtel ici. La Normandie, pour moi, à part Grand-Quevilly, c’est Deauville. Vous avez passé toute la semaine à Deauville pour répéter votre spectacle. Quel est l’emploi du temps de vos journées ?

Mon emploi du temps c’est d’être debout le matin à 7h45 pour voir les enfants en facetime sur Internet avant qu’ils aillent à l’école. Ils sont très jaloux que je sois là !

Ensuite, petit déjeuner, puis théâtre et on répète toute la journée, pour moi jusqu’à 19h30. Pour mon équipe, un peu plus longtemps parce que les technicien­s ont les lumières à régler et tout ce qu’on a vu dans la journée à replacer. On est vraiment dans la mise en forme du spectacle donc on est en train de faire la corrélatio­n entre la lumière, le son et le texte. Et comme j’ai fini d’écrire le texte il n’y a pas très longtemps, il faut que je l’ai bien en bouche et que tout se mette en fonction. Mais quand d’autres répètent pendant des semaines, là, nous n’avons que trois jours ! C’est très intensif mais j’ai une équipe avec qui je travaille toujours, on va vite, on se comprend et je fais confiance à tous ceux qui m’entourent. Vous avez présenté ce spectacle il y a une semaine à Rouen. Comment avezvous trouvé la réaction du public ?

C’était vraiment la toute première fois, même moi, je découvrais le spectacle. (Rires). Pratiqueme­nt sans répétition. Je n’aime pas faire de l’improvisat­ion, les gens paient, donc il faut qu’ils aient l’impression que le spectacle déroule de A à Z comme si c’était la dernière. C’est la difficulté. Je n’aime pas le mot « rodage », je peux moimême être en rodage mais le public ne doit pas s’en rendre compte, je vais au même rythme. Quand j’ai vu le public, je ne m’attendais pas à que ce soit aussi bon. Le producteur était dans la salle donc il fallait que ça le soit, il n’y a pas d’indulgence. J’ai du mal à le dire, mais eux, étaient heureux. Je sais qu’il reste des choses à peaufiner mais cette étape est encore nouvelle et j’ai l’habitude de travailler le spectacle jusqu’à la dernière. Vous entretenez un mystère autour de ces repré- sentations. Est-ce parce que c’est le tout début ?

Je vais essayer que ce ne soit pas qu’une question de début. J’aimerais bien que sur ce spectacle-là, on garde le plus longtemps possible une forme de mystère. Ceux qui auront envie de venir ne le feront pas parce que c’est tel ou tel contenu. Je me souviens, pour l’État Sauvage, (NDLR : son spectacle précédent) j’ai fermé la chose, dans l’affiche d’une part, mais aussi en faisant l’histoire d’un homme qui part sur une île déserte. Là, comme c’est beaucoup plus général, je ne veux pas enfermer mon propos. Qui m’aime me suive. Et puis c’est un peu spécial aussi… Vous avez réalisé votre premier film « Tout le monde debout » qui sortira le 14 mars. Pour vous, le passage de l’autre côté de la caméra était-il obligatoir­e ?

Non mais cela faisait très longtemps qu’on me disait « Mais pourquoi ne réalises-tu pas ton film ? ». Une question que je trouvais complèteme­nt absurde car je ne suis pas réalisateu­r. Ce n’était pas mon métier. Je respecte ceux qui tournent des films sans être réalisateu­rs et en font de bons. Je dois reconnaîtr­e, qu’à l’intérieur, ça me titillait car mes premiers pas vers la comédie étaient de faire des films avec mes copains, avec ma petite caméra Super 8. D’ailleurs j’en ai plein sur lesquels je ne suis pas, je voulais réaliser. Et puis il fallait une histoire qui tenait la route, je n’allais pas réaliser un film juste pour le plaisir de diriger une équipe. Et alors comment est née cette idée ?

Un jour, j’étais en train de me faire maquiller pour un film puis j’ai eu une idée. Quand des producteur­s m’ont dit qu’ils me produiraie­nt, je ne savais pas encore si j’allais réaliser ou jouer le rôle principal. J’étais déjà scénariste. J’ai beaucoup hésité mais quand on écrit une histoire, on tombe amoureux du personnage. J’ai pensé à Jean Dujardin mais c’était un beau rôle que j’avais envie de prendre. Tout le monde me poussait à réaliser mais ce n’est pas pour cette raison que je me suis lancé. Je l’ai fait car j’avais le sentiment d’être le seul à pouvoir le réaliser comme je l’ai écrit. Pour le prochain, je ne me poserai aucune question, c’est fabuleux de réaliser un film !

« Ici, j’aime le côté hôtel » « Qui m’aime me suive »

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 ??  ?? Franck Dubosc avant son spectacle : une rencontre dans l’intimité du bar de l’hôtel Normandy.
Franck Dubosc avant son spectacle : une rencontre dans l’intimité du bar de l’hôtel Normandy.
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L’hôtel Normandy accueille toujours l’humoriste à bras ouverts.

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