Des avances sur Facebook à une fille de 12 ans
Tribunal.
Un homme de 30 ans est jugé à Lisieux pour avoir fait des propositions sexuelles à une mineure de moins de 15 ans en utilisant un moyen de communication électronique. La justice reproche à ce Honfleurais d’avoir entretenu une relation, sur Facebook, avec une fille de 12 ans.
La présidente du tribunal, Alice Matis, lit à haute voix les textos interceptés par les enquêteurs : « Je vais manger ton ventre », « J’ai chaud », « Ça va être dur d’attendre, tu vois de quoi je parle… ». Certains dialogues sont entrecoupés de photos. « Elle remonte son débardeur pour dénuder son ventre. Et vous, vous lui envoyez une photo de vous en caleçon » souligne la magistrate, en s’adressant au prévenu. « On s’est juste embrassé une fois »
Le jeune homme va jusqu’à inscrire la mention « en couple avec » sur son profil Facebook en ajoutant le nom de l’adolescente. « Je ne savais pas qu’elle avait cet âge là, assure-t-il à la barre du tribunal. Elle m’avait dit qu’elle était majeure » . Deux rencontres ont eu lieu. Elles n’ont duré qu’une heure pour l’une, et 20 minutes pour l’autre. « Mais il ne s’est rien passé. On s’est juste embrassé une fois » affirme le jeune homme.
La vice- procureur, Lucie Robin-Lesage, ne semble pas convaincue par la défense. « Cette adolescente est la fille d’une personne qui était scolarisée dans le même collège que vous. Faites un bref calcul par rapport à votre âge. Elle ne peut pas avoir 18 ans » . Et d’ajouter : « Un adulte ne peut pas se prévaloir du consentement d’un mineur. Vous deviez lui dire : stop, tu n’es pas en âge de décider. Et l’affaire s’arrêtait là » .
L’avocat du prévenu, maître Naviaux, vient à la rescousse de son client : « J’ai vu les photos que l’adolescente postait sur Facebook. On a quand même du mal à savoir si elle a 15, 17 ou 18 ans. Et quand je lis les échanges par textos, je ne vois aucune proposition explicite, mais que des sous-entendus » . Le tribunal a relaxé le prévenu, au bénéfice du doute.