Il battait et humiliait sa compagne depuis 23 ans : 8 mois avec sursis
Coups, insultes, humiliations… Pendant 23 ans, un homme a exercé des violences sur sa compagne, à Pont-l’Evêque. Il a été jugé mardi devant le tribunal de Lisieux.
Un homme, âgé de 45 ans, comparaît devant le tribunal de Lisieux pour violences conjugales. Le 18 juin 2017, sa compagne a appelé les gendarmes de Pont-l’Evêque après avoir été battue, puis mise à la porte. « La victime a reçu des coups de poing et des coups de pied. Elle avait un énorme hématome dans le dos » explique la présidente du tribunal, Alice Matis. Les enquêteurs ont rapidement compris que l’individu n’en était pas à son coup d’essai. « Pendant 23 ans, ce couple a vécu une relation émaillée de violence, d’insultes et de rabaissement » résume la vice- procureur, Lucie Robin-Lesage.
La présidente énumère une série de faits dénoncés par la victime. « Elle dit que vous l’avez déjà étranglée et qu’elle s’en était sortie en faisant la morte. Elle décrit aussi d’autres scènes : vous l’auriez projetée contre un frigo, vous lui auriez jeté une trottinette au visage et vous auriez également essayé de mettre le feu à ses cheveux. Qu’en pensez-vous ? » L’homme reste de marbre face à ces accusations circonstanciées et n’hésite pas à charger sa désormais ex-compagne, puisque le couple est séparé. « Elle était jalouse. Dès que je sortais, elle croyait que j’allais voir ailleurs. Parfois, elle me provoquait. Le 18 juin, je regardais la télé, quand elle m’a insulté. Je l’ai attrapée, je lui ai mis une claque » . « Toujours vu papa taper maman »
Interrogés, les enfants du couple ont confirmé les violences habituelles de leur père sur leur mère. « Une de leurs filles, âgée de 12 ans, a même déclaré : j’ai toujours vu papa taper maman » rapporte maître Julienne, l’avocate de la victime. De l’autre côté de la barre, maître Piro-Vinas tient à préciser : « Les enfants ont aussi assisté aux injures répétées de leur mère. C’est sa jalousie maladive qui a créé cette situation complexe. Mon client n’est pas un intellectuel. Quand on le pousse à bout, il craque » .
Le prévenu, dont le casier était vierge, a été condamné à 8 mois de prison avec sursis, obligation de suivre des soins psychologiques et de participer à un stage de responsabilisation à la violence conjugale. Il devra verser 1000 € à la victime au titre du préjudice moral.