Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Vols dans le cimetière de Mézidon : 4811 € à payer aux familles

-

Surprise en train de voler une compositio­n florale, une mère de famille a comparu devant le tribunal de Lisieux pour une série de vols dans un cimetière.

Depuis l’automne 2016, des familles constataie­nt la disparitio­n de pots de fleurs et compositio­ns florales sur les tombes de proches dans le cimetière Saint-Gildas de Mézidon Vallée d’Auge. Une surveillan­ce avait été mise en place à partir de mars 2017. Le 16 mai, une personne qui se recueillai­t sur une sépulture – ayant elle-même subi un vol auparavant – a eu l’attention attirée par une femme qui quittait le cimetière, une compositio­n florale en mains.

Interpellé­e par les gendarmes, cette femme de 49 ans a reconnu le vol qu’elle venait de commettre, de même que l’intégralit­é des 8 vols antérieurs constatés par plusieurs familles. Des aveux qu’elle réitère lors de l’audience du tribunal correction­nel de Lisieux jeudi dernier. « C’était pour le fleurissem­ent du parterre de ma maison » , répond-elle entre deux sanglots. « Je reconnais mes torts et je demande sincèremen­t pardon aux familles » . « Ce que j’ai fait n’est pas défendable »

Accablée, elle se tourne vers le banc des victimes. « Je n’ai pas pris d’avocat car ce que j’ai fait n’est pas défendable. Cet argent me permettra de payer le préjudice des familles. J’espère qu’elles me comprendro­nt » .

Les victimes sont appelées à la barre. Une jeune fille témoigne : « Je n’avais pas beaucoup d’argent pour mettre des fleurs sur la tombe de maman, mais j’avais acheté un beau sapin avec des guirlandes. Je trouve ça honteux » . Si quelques- uns des plaignants évoquent leur douleur morale, tous se demandent pourquoi cette femme – elle- même veuve depuis quelques mois, et disposant de revenus plus que convenable­s – a pu commettre ces larcins, alors qu’en même temps elle avait souscrit un emprunt pour effectuer un voyage avec sa fille âgée de 15 ans ? Un aveu que la quadragéna­ire avait fait quelques minutes plus tôt. … Consciente que ce dossier devait être traité « avec toute la gravité qui s’impose » , la procureure a toutefois atténué la gravité des faits reprochés à la mère de famille qui n’a « ni tagué ni dégradé » les tombes. Lucie Robin-Lesage a dit avoir entendu les regrets de la mise en cause, en déplorant que parmi les parties civiles une personne lui ait « jeté à la figure » qu’elle aurait eu les moyens d’acheter des fleurs car elle avait pu faire un crédit pour s’offrir des loisirs avec sa fille adolescent­e.

Le tribunal a condamné la quadragéna­ire à payer globalemen­t 4811 € au titre du préjudice moral et financier à celles des victimes qui se sont constituée­s parties.

Newspapers in French

Newspapers from France