SM Caen, un millésime 2017-2018 plein d’espoir
Sixième de Ligue 1 au tiers du championnat, le Stade Malherbe Caen réalise un bon début de saison. Pourtant, tout n’est pas parfait. Avant la réception de Bordeaux, on souhaite voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Décryptage en chiffres. Le verre à moitié plein.
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« Ce match nul vaut une victoire » , souffle Damien Da Silva à la fin de la rencontre face à Nice. Dimanche dernier, le Stade Malherbe a fait preuve d’une abnégation à toute épreuve pour accrocher un point à domicile face aux Aiglons grâce à ce but de Rodelin dans les arrêts de jeu (1-1). Il s’agit seulement du premier partage des points des Caennais cette saison, mais les locaux n’ont pas lâché pour éviter de repartir bredouille. Un état d’esprit qui contrebalance celui affiché à Marseille, deux semaine plus tôt (0-5). « On a fait beaucoup d’efforts pour revenir et on a été récompensés. C’est un point mérité » , soulignait l’entraîneur Patrice Garande après la rencontre.
6
Pour l’instant, c’est le chiffre de la saison. Après 13 journées, le SM Caen pointe en effet en 6e position avec six victoires, un nul et six défaites au compteur. Quoi de plus équilibré. Surtout, Malherbe se montre ultra-réaliste cette saison : un seul de ses succès a été réalisé avec plus d’un but d’écart (Lille 2-0). Sinon les protégés de Patrice Garande ont su faire pencher la balance dans leur camp par le plus petit des écarts à cinq reprises. Et contrairement aux saisons passées, le réalisme caennais opère contre ses concurrents directs (Metz, Dijon, Troyes, Amiens, Lille et Rennes). De bon augure en vue du quatrième maintien consécutif en L1, objectif avoué du club.
1170
Rémy Vercoutre est le seul Caennais à avoir disputé l’intégralité des matches de L1 depuis le début de saison, soit 1170 minutes. Il fait ainsi partie des 19 joueurs de l’élite encore dans ce cas. Surtout, le portier du SMC a également une part prépondérante dans la réussite de son équipe depuis l’entame du championnat grâce à ses multiples arrêts et interven- tions. Dernier exemple en date contre Nice. « On aurait pu être puni en contre par Nice mais Rémy, comme depuis le début de la saison, nous a fait les arrêts qu’il fallait » , a glissé son coach Patrice Garande après la rencontre. Pour poursuivre sa route sans crainte, l’embarcation caennaise devra encore compter sur un grand Vercoutre, qui se bonifie comme le vin en vieillissant.
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Au tiers du championnat, un Stade Malherbe réaliste a déjà engrangé 19 points. Le millésime 2017-2018 s’annonce donc de qualité avant de recevoir Bordeaux, ce samedi à d’Ornano. Ce n’est d’ailleurs que la 3e fois de son histoire (en 17 saisons de L1) que le SM Caen compte autant de points après 13 journées. Il y a deux ans, les Malherbistes pointaient sur le podium (3e) avec 24 points dans l’escarcelle à pareille époque, avant de terminer 7e en fin de saison. Il faut remonter à 1990-91 pour trouver trace d’un aussi bon début de championnat. L’équipe des Rix, Cauet et Divert avait aussi compilé 19 points en 13 matches (en équivalence, car c’était la victoire à 2 points à l’époque) avant de finir l’exercice en 8e position. Des résultats plus qu’encourageants que supporters et dirigeants caennais aimeraient voir à nouveau se reproduire cette saison. Le verre à moitié vide.
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S’il y a de nombreux motifs de satisfaction au début de saison caennais, tout n’est pas parfait, loin de là. L’attaque du SMC, c’est là que le bas blesse : seulement neuf buts inscrits en 13 matches de L1. Le Stade Malherbe est la deuxième pire attaque de L1 (à égalité avec Montpellier) après la lanterne rouge Metz (5 buts). Auteur de seulement trois buts, Ivan Santini n’est que l’ombre de lui-même cette saison, lui qui avait scoré 15 fois l’an dernier. Il a d’ailleurs manqué un penalty contre Nice, le week- end dernier. Rodelin émarge aussi à trois buts, mais chacun s’est montré décisif et a rapporté cinq points aux Caennais. Sur les côtés, les attaquants malherbistes peinent à alimenter les statistiques (seulement 1 passe décisive pour Kouakou et Bazile). Au final, malgré le peu de buts inscrits, l’équipe de Patrice Garande a su être réaliste et gagner quatre de ses six succès sur le score de 1-0. Une grinta a loué toutefois.
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Malherbe est en tête d’un classement, celui du fair-play. Avec 17 cartons jaunes et un rouge reçus depuis le début de saison, le club domine Monaco et Guingamp dans ce classement. Si ce classement récompense le bon esprit de l’équipe, il marque également parfois un manque d’agressivité de l’équipe sur certains matches. Peut-être un point à améliorer pour que certaines défaites se transforment en match nul…
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La différence de but du SM Caen est négative : -5. Seules quatre équipes ont une différence de buts pire que celle des Caennais, mais il s’agit des trois clubs en position de relégables (Strasbourg, Lille et Metz) et du 15e Guingamp. Meilleure défense de L1 pendant plusieurs semaines en début de championnat, Caen a surtout sombré à Marseille, il y a 15 jours en encaissant un cinglant 5-0. Un résultat qui le fait plonger en négatif. Toutefois, contrairement à la saison passée, la défense caennaise, symbolisée notamment par la charnière Djiku-Da Silva, se révèle être un atout car Caen pointe en 5e position des meilleures défenses de l’élite.
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Il reste six matches aux Caennais avant la trêve de Noël, dont quatre face à des équipes du Top 10 (Bordeaux, Lyon, Toulouse et le PSG). Ayant su prendre les points contre ses adversaires directs en vue du maintien, le SMC n’a en revanche concédé que des défaites lors de ses oppositions contre les autres membres du Top 10 (Monaco, Marseille, Nantes, Saint- Etienne, Montpellier). Caen devra donc serrer les vis ces prochaines semaines pour espérer passer les fêtes de fin d’année dans la première partie de tableau. Surtout que Malherbe débute une semaine à trois matches avec la réception de Bordeaux (samedi 25), avant de défier Strasbourg en Alsace (mardi 28) et Lyon à d’Ornano (dimanche 3 décembre). Et si ces Caennais nous surprenaient cette fois contre les « gros » du championnat pour s’offrir un millésime 2017- 2018 exceptionnel ?
Grégory MAUCORPS