Le Pays Malouin

Thibaut Vauchel Camus dans la cour des grands

- Nicolas EVANNO

Quelques jours après la victoire de Gilles Lamiré en Multi 50 dans The Transat, un nouveau skipper du pays malouin [qui vit lui aussi à Cancale !] a franchi la ligne d’arrivée à New-York en vainqueur. Thibaut Vauchel Camus a remporté cette course prestigieu­se en Class 40, au prix d’une formidable lutte avec ses adversaire­s. Sa victoire n’en a que plus de saveur !

Il l’a bien mérité son hamburger frites ! Voilà plusieurs jours que Thibaut Vauchel Camus en rêvait sur sa page Facebook. Il faut dire qu’il n’a pas vraiment eu le temps de se préparer quelques petites douceurs pendant la course, car que ce fut dur !

Une bagarre acharnée

Le grand public ne s’intéresse décidément pas assez à cette catégorie Class 40. Ce sont les plus petits bateaux de la flotte certes. Ils arrivent forcément bien après les trimarans géants et les monocoques Imoca (ceux du Vendée Globe). Mais c’est aussi la classe la plus nombreuse (ils étaient 10 au départ) et donc celle où la bagarre est la plus acharnée. Et comme ils mettent plus de temps à traverser, la fatigue s’accumule, ce qui rend la course d’autant plus dure.

Et cette transat anglaise le fut particuliè­rement. Depuis le début, le skipper de Solidaires en Peloton - Arsep a joué les premiers rôle. Il faisait d’ailleurs figure de favori. Oui, mais qu’est-ce qu’il a dû se battre pour l’emporter ! Car ses adversaire­s ne lui ont fait aucun cadeau.

Des coups de tabac dévastateu­rs

Certes, cela s’est aussi joué comme une course par éliminatio­n. L’autre local de la catégorie, Maxime Sorel, a ainsi dû rapidement abandonner. Il faut dire que la flotte a essuyé, comme prévu, des coups de vent en série (4 dépression­s), mettant à rude épreuve les bateaux. « Autant le début était sympa… Et puis, la première dépression a remis les points sur les i », souligne d’ailleurs Thibaut.

Rapidement, il a formé aux avant-postes un trio avec Isabelle Joschke et l’Anglais Phil Sharp. Le trio est devenu duo quand, alors qu’elle était en tête, peu après la mi-course au niveau de la zone d’exclusion des glaces, Isabelle Joschke a, à son tour, été contrainte à l’abandon, à la suite d’une voie d’eau. La faute à un second coup de tabac qui a aussi fait des misères à Thibaut, qui a cassé plusieurs équipement­s et fait une lourde chute : « J’ai fait une chute de quelques mètres… Le bateau est tombé avec une violence que je n’imaginais même pas ! »

Il s’en tire finalement sans trop de casse et continue son mano à mano pour le sprint final. Là encore, cela se joue dans les tout derniers jours, quand le Britanniqu­e est forcé de ralentir après avoir vu sa grand-voile se déchirer.

Menacé jusqu’au bout

Il restait quelques centaines de milles à parcourir, mais le skipper malouin n’avait pas encore course gagnée. Un dernier adversaire a continué à lui mettre la pression : Louis Duc, qui avait opté pour une route plus au sud, est revenu sur ses talons.

Mais c’est peut-être là que Thibaut a le plus démontré qu’il était bien le favori et fait jouer son expérience. Il a maintenu son concurrent à distance et, après 17 jours en mer, a donc remporté cette course mythique, après un très rude combat. La victoire n’en est que plus belle. Chapeau !

LE PAYS MALOUIN DANS LES ÎLES.

Ce n’est pas parce qu’il n’a pas fait un froid de canard cet hiver que votre palmipède préféré n’en a pas profité pour barboter un peu au soleil. Merci à Gérard et Lydie de nous avoir fait traverser l’Atlantique pour un chaud séjour en Martinique, et un tourbillon de couleurs sur le marché de Fort de France. On en redemande !

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