Isabelle Heinry, la gym dans la peau
Isabelle Heinry est éducatrice sportive à la JA depuis 24 ans. Parallèlement, elle a créé Equi’Libre, et développé une technique performante de psychologie positive… Parce qu’il ne faut pas oublier sa tête, même quand on utilise son corps ! Rencontre.
Isabelle Heinry a 42 ans. Elle dit d’elle avec le sourire qu’elle est « née dans une salle de sports ». Une image qui en dit long : ses deux parents, gymnastes, se sont connus lors d’une compétition de gymnastique. Elle-même a très vite fait de la gym rythmique, et ses deux filles aujourd’hui font de la GRS… Il n’y aurait pas quelque chose de génétique ?
A 12 ans, sa propre équipe de gym
Son parcours a de quoi interpeller : elle n’a que 12 ans lorsqu’à Nantes, on lui confie sa propre équipe de gym. Quelque chose en elle de déterminé, de sérieux et de conscient, déjà ; et sa mère était sa propre prof de gym.
Deux brevets d’Etat à 19 ans
Elle a 14 ans lorsqu’elle arrive à Saint-Malo, et s’inscrit immédiatement à la JA ; pendant ses vacances scolaires, elle bosse et passe ses diplômes de juge et de prof : à 19 ans elle obtient son brevet d’état en gymnastique rythmique, un autre en expression corporelle ; elle est donc embauchée à 19 ans à la JA en tant qu’éducative sportive. Et au fil des années, elle se perfectionne en GRS.
Son leitmotiv avec la pratique de la gym est de se sentir bien dans son corps. C’est alors qu’elle se forme en psychologie positive, obtient une certification pour les enfants, et pour les adultes ; elle l’a appliquée sur elle-même, puis au vu des résultats bénéfiques, sur son mari, et puis ses filles ! Elle décide de l’adapter au sport : « Il a fallu que je crée une méthode, cela n’existait pas », confie-t-elle.
Dans la GRS qui demande de la rigueur, implique des objectifs de fin d’année, un collectif et fonctionne souvent autour d’une fille ’emblématique’, elle a adopté une autre méthode, basée sur le dialogue, l’échange, et les forces de chacune. « Je medemandetoujours:qu’est ce que je vais pouvoir leur apporter qui va leur servir dans la vie ? A l’issue de leur parcours, elles savent qui elles sont ».
30 élèves aux championnats de France
A la rentrée prochaine, elle appliquera aussi sa méthode aux enfants, pour les 8-10 ans. « Ce que cela m’a appris de mieux, c’est à gérer ses émotions », dit-elle. Et avec ses élèves, les groupes de pré-compétition âgés de 8 à 19 ans, même si l’objectif n’est pas la course aux médailles, ça marche, avec des filles qu’Isabelle trouve fortifiées : toutes ses équipes étaient cette année sélectionnées pour les France ; 30 élèves malouines iront aux championnats de France de Calais qui se dérouleront les 4 et 5 juin prochains. « Depuis plusieurs années que l’on travaille ainsi, les filles se ressourcent, s’investissent, elles ont compris la démarche, et le bien-être se voit », analyse-t-elle.
Elle a mis en place la psychologie positive pour ses élèves de GRS, 160 au total dont 100 à la JA, mais pas que : elle a créé Equi’Libre, des ateliers ludiques, d’une durée de 2 heures, qui s’adressent à tous, aux ados comme adultes, pour se sentir mieux avec soi.