Le Pays Malouin

L’avenir de Surcouf et Chateaubri­and au menu des élus

- N.E.

L’essentiel des discussion­s lors du dernier conseil municipal n’a pas porté sur un vote mais sur un débat autour des collèges de Saint-Malo. Plus particuliè­rement la fermeture annoncée pour la rentrée 2017 de Surcouf ou Chateaubri­and. Une décision voulue par le Conseil départemen­tal. Le maire a souhaité en discuter avec l’ensemble des élus malouins.

Claude Renoult a d’abord rappelé la situation. « Il y a un vrai souci d’effectif scolaire à Saint-Malo, avec une érosion depuis les années 1999 - 2000. Et on peut concevoir un certain nombre d’arguments du Départemen­t. Aujourd’hui, il y a environ 1400 élèves sur les 4 collèges ». Bien sûr, il a ensuite rappelé la position de la municipali­té : « Je pense qu’on aurait pu patienter un peu pour prendre cette décision ». Et d’évoquer un « frémisseme­nt démographi­que » ainsi que des possibilit­és de faire évoluer la sectorisat­ion au niveau des collèges du Pays de SaintMalo, notamment pour des communes comme Miniac ou Saint-Guinoux.

« Il ne faut pas que les parents tergiverse­nt »

Reste que le départemen­t a pris sa décision. Le maire souhaite à présent qu’il fasse son choix rapidement : « Il ne faut pas que les parents tergiverse­nt trop longtemps, il faut qu’ils soient fixés. J’ai demandé au président du Conseil départemen­tal de donner une réponse avant la fin du mois de mai ». Un point sur lequel tout le monde s’accorde d’ailleurs.

Quant à la décision de fermer un collège, les conseiller­s n’ont pas tous la même position. A gauche, le socialiste Pierre Site soutient la décision du Départemen­t, « car cette situation n’est pas satisfaisa­nte en matière de gestion des deniers publics. Par contre, il faudra veiller que cela n’entraîne pas un surcoût pour certaines familles ». Stéphane Perrin va à peu près dans le même sens mais souhaite « que les dispositif­s d’éducation prioritair­e et les moyens associés soient maintenus, quelle que soit la décision ». Il salue la méthode de « concertati­on » du Départemen­t. Peut-être au niveau des élus et des instances, mais voilà un point sur lequel de nombreux parents ne seront sans doute pas d’accord…

Du côté de l’opposition de droite, Gilles Lurton plaide pour le maintien des 4 collèges, tout en admettant « une dure réalité des chiffres ». De plus, il n’est pas persuadé « que la fermeture de l’un ou l’autre crée un report vers l’un ou l’autre, mais plutôt une fuite vers le privé ». Par ailleurs, il évoque ses doutes à propos de l’argument « de la mixité sociale. Je pense que ce serait plutôt une régression par rapport à l’enseigneme­nt adapté qui est en place actuelleme­nt ».

Le maire plutôt pour la fermeture de Chateaubri­and ?

Evidemment, aucun élu ne s’est aventuré à suggérer la fermeture d’un collège plutôt que l’autre. Tout le monde est sans doute bien content que cette décision appartienn­e au Départemen­t… Ceci dit, Claude Renoult a tout de même glissé un commentair­e qui donne une petite idée de sa préférence : « Chateaubri­and est en plein coeur de ville, donc c’est endroit stratégiqu­e. C’est un lieu dans lequel on n’imagine pas qu’il y ait une activité qui ne profite pas à l’ensemble des Malouins. Donc il n’est absolument pas question d’y faire des logements en cas de fermeture. Quant à Surcouf. Après tout ce qu’on a fait avec succès depuis des années, envoyer un signal de fermeture à la Découverte, je ne l’imagine vraiment pas ». Bref, on comprend tout de même entre les lignes que, de son point de vue, la fermeture de Chateaubri­and serait le moindre mal.

Ceci dit, c’est bien le Départemen­t qui tranchera. Jeudi dernier, Franck Pichot le vice-président en charge des questions scolaires, rencontrai­t les parents et enseignant­s des deux collèges. Il a pu se rendre compte de la tension qui régnait dans chaque établissem­ent. Aucune indication sur le choix du Départemen­t n’a été donnée. Quelques chiffres sur la capacité d’accueil des deux établissem­ents ont simplement été évoqués. Sur ce point, c’est Chateaubri­and qui semble avoir la jauge la plus importante (600 élèves) et donc un certain avantage. Bref, tout le monde attend le choix du Départemen­t, mais on est déjà sûr qu’il fera des mécontents…

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