L’inquiétude des pêcheurs face à leur avenir
L’ACCETEM a tenu une assemblée générale la semaine dernière. L’occasion de faire le point sur la pêche locale.
L’Association de concertation et de communication économique de la terre et de la mer (ACCETEM), dont le siège est à Cancale, a été créée en 2006 et regroupe tous les agriculteurs, les conchyliculteurs et les pêcheurs du Pays de SaintMalo. Les adhérents, élus locaux et les acteurs du territoire été nombreux à faire le point sur l’exercice écoulé la semaine dernière. L’occasion de présenter les résultats des analyses d’eau mises en place en 2015 dans la Baie du Mont-Saint-Michel et d’ échanger sur l’enjeu de la qualité d’eau.
Déclassement des zones conchylicoles
Les conchyliculteurs et les pêcheurs du Pays de Saint-Malo expriment une forte inquiétude sur l’avenir de leurs métiers. Actuellement classées en B*, les zones conchylicoles et de pêche pourraient être déclassées en C. En ce qui concerne le classement des zones conchylicoles et de pêche, celles-ci sont suivies par IFREMER pour le compte de la DDTM qui, sur la base des résultats des contrôles, classe ces zones en 3 catégories (A, B et C). La conchyliculture et la pêche sont pleinement autorisées dans les zones de production classées A : les coquillages peuvent être consommés directement, sans cuisson préalable. Elle est également possible en zone B, sous réserve que soient respectées différentes recommandations sanitaires, telles que des installations de purification. Elle est interdite en zone C. « Depuis que le prix du gasoil a diminué, la pêche se porte bien. Ça n’est pas la surpêche qui va tuer la pêche, mais la qualité d’eau. Etre en B n’est pas une solution pour nous. Pour exporter, il faut du A. La qualité d’eau, c’est l’avenir de notre métier. Et on veut continuer à installer nos jeunes. Ca n’est pas simple d’en trouver, alors que des bateaux viables à vendre ne trouvent pas de repreneur. Aujourd’hui, on a de la visibilité à la pêche. On peut être entrepreneur à 21 ans », souligne Pascal Lecler, président du Comité départemental des pêches maritimes de Saint-Malo et vice-président de l’ACCETEM. « La conchyliculture est également en grande difficulté du fait de la diminution du nombre de coquillages », affirme Marcel Le Moal, président de la Coopérative maritime conchylicole cancalaise et viceprésident de l’ACCETEM.
Analyses d’eau en cours
C’est pour cette raison que l’ACCETEM a lancé des analyses d’eau bactériologique dans la Baie du Mont Saint Michel. Les prélèvements ont eu lieu entre juin et décembre 2015. Il y a eu neuf campagnes sur six points sur le secteur de Saint Benoit des Ondes et du Vivier sur Mer. Les analyses montrent que la pollution est d’abord d’origine humaine avant d’être agricole. Le facteur volailles n’a pas été détecté. « C’est positif pour les agriculteurs car cela récompense les efforts faits en ce sens depuis une dizaine d’années », se réjouit Jean-Baptiste Mainsard, vice-président de la Chambre d’agriculture et président de l’ACCETEM. Sur l’assainissement, un travail est à faire avec les SPANC, les stations d’épuration et les réseaux. Les professionnels de l’ACCETEM ont remercié le Conseil régional pour avoir accompagné financièrement l’association dans cette démarche. Mais les financements sont arrêtés. Il est donc demandé de poursuivre ces analyses pour avoir un suivi plus long et mettre en place les actions adaptées pour retrouver une qualité d’eau optimale. Les représentants du Conseil régional et du Conseil départemental ont exprimé leurs intérêts de voir cette démarche se poursuivre, en travaillant collectivement avec tous les acteurs du territoire, tels que le SAGE Rance Frémur, Coeur Emeraude et l’Intersage de la Baie du Mont-Saint-Michel, afin d’optimiser les moyens.