Le site de fouilles de Pilleverte s’est offert à la découverte
Le chantier de fouilles du site métallurgique gallo-romain a ouvert ses portes un après-midi au public. Douze archéologues bénévoles vont y travailler jusqu’à sa fermeture. Le travail se poursuivra ensuite au centre régional d’archéologie d’Alet à Saint Servan.
En limite de la commune de Saint Pierre de Plesguen, le site archéologique de Pilleverte en Plesder a été reconnu en 1997 « dans le cadre de la prospection en tant que témoin d’ateliers de réduction de fer à scorie », rappelle Jean Bernard Vivet, un des responsables du site financé par le ministère de la culture et de la communication, DRAC (direction régionale des affaires culturelles), service régional de l’archéologie de Bretagne.
Depuis le mois de juillet, 12 archéologues procèdent à une 3e campagne de fouilles sur cet atelier de production de fer (transformation du minerai en fer métal dans un four dit « bas-fourneau »). L’opération de cette année « vise à compléter la vision de la halle de travail mise au jour en 2011, qui avait donné des résultats inédits sur les techniques métallurgiques pratiquées entre le IIe siècle et le début du IIIe siècle de notre ère. »
Une formation sur le terrain
Simon, Nantais de 19 ans licencié en archéologie, et Anne, 23 ans de Saint-Malo, licenciée en archéologie, font partie des 12 archéologues qui bénéficient des installations sportives mises à disposition par la commune de Saint Pierre de Plesguen pour l’hébergement des fouilleurs. Bénévole, Anne profite de ce chantier « car dans le cycle d’études à la fac, il n’y a pas de stages de pratiques. Les sites ouverts l’été, comme celui-ci, sont une belle opportunité de formation sur le terrain ».
Le site sera recouvert
Après les fouilles, le site sera recouvert et rendu à l’agriculteur. Commencera alors un travail post-fouille au centre régional d’archéologie d’Alet à Saint Servan qui a apporté une aide logistique pour le matériel. Chaque objet et pièce trouvés, poursuit Anne, « seront analysés, répertoriés, classés et la mise à jour des emplacements des poteaux et des restes de bâti, permettront d’établir un plan topographique de ce qu’aurait pu être l’emplacement du bâtiment abritant le bas fourneau et les foyers d’épuration. » Des sondages réalisés en 1999 et 2000 avaient également abouti à la mise au jour de bas fourneaux « gaulois » au Rocher Abraham à Saint Pierre de Plesguen et à la Ville Pierre en Quévert près de Dinan. Ainsi qu’à cette installation gallo-romaine de Pilleverte.