La villa de François Pinault, pointe de la Malouine
La bâtisse que tous appellent communément la villa Pinault, du nom de son actuel propriétaire, qui dresse ses flancs à l’extrémité de la pointe de la Malouine, c’est celle que tous les Dinardais connaissent sous le nom de villa Greystones.
La villa a été construite entre 1938 et 1950 par l’architecte Michel Roux-Spitz pour luimême. Conçue pour être sa résidence personnelle mais aussi son chef-d’oeuvre : pour sa réalisation, les matériaux traditionnels sont combinés avec des procédés techniques nouveaux tels que la pierre reconstituée, des encadrements de fenêtres et de portes, mis au point spécialement pour Michel RouxSptiz par l’entreprise Laford.
Son souhait était via cette demeure de « se fondre dans un paysage violent et tourmenté, traité à la manière forte de Vauban, comme un repaire de corsaires ». Il l’a habitée jusqu’en 1957.
Dominant la mer, elle est entourée d’un parterre dessiné comme un jardin à la française. Un décor, allégorie de la mer, a été sculpté par Alfred Jeanniot qui exposa à l’exposition internationale de Paris en 1937. La villa Greystones reprend l’appellation d’une ancienne demeure élevée à cet emplacement pour la famille Michaut vers 1896. On raconte qu’elle fut saisie dans les années 60 à un escroc, et vendue avec tous ses meubles.
Rachetée par François Pinault 10 millions d’euros
François Pinault, l’homme d’affaires que tout le monde connaît et grand collectionneur d’art contemporain, en a fait l’acquisition en 2013. Il aurait acheté ce morceau d’histoire dinardaise dix millions d’euros ; les travaux qu’il a par ailleurs entrepris depuis autour de cette villa ont également coûté leur pesant d’or, à commencer par certains qu’il a fallu faire à même la falaise.
Des sculptures monumentales
L’homme d’affaires a depuis agrémenté son espace extérieur de sculptures monumentales dont certaines sont visibles au gré de la promenade du Clair de Lune. Notamment un arbre monumental, Il peso del vento, qui pèserait environ six tonnes, oeuvre d’un artiste Italien travaillant à Turin et amoureux de la nature, Giuseppe Penone. Ce serait l’une des figures du mouvement’arte povera’, façon d’être et de créer, ou « art pauvre » en italien : c’est l’expression de la pauvreté qui intéresse initialement ces artistes qui rejettent la société de consommation sur le modèle américain… A noter encore une seconde oeuvre, installée en mai dernier, en granit, pesant plus de 30 tonnes, des artistes suisses Peter Fischli et David Weiss.
Une autre oeuvre d’art, qui avait fait polémique l’année dernière a été mise en retrait dans le jardin de la propriété : il s’agit de la statue de bronze de l’artiste Adel Abdessemed représentant le coup de tête de Zinedine Zidane à l’Italien Marco Materazzi lors de la finale de la Coupe du monde 2006…