Le Pays Malouin

A propos de l’« affaire » Caroline Bernard

- La Poste d’Intra-Muros semble bel et bien condamnée. Même si deux ’relais’ sont annoncés pour la remplacer, les membres de l’ADCIM ont exprimé leur vive désapproba­tion quant à cette décision (postale), qui tend encore à vider de sa substance de vie quotid

Le comité de soutien à Caroline Bernard a tenu à réagir à la suite de notre article paru la semaine dernière « Il fait la grève de la faim pour défendre les droits de sa femme (1) ». Il répond notamment aux déclaratio­ns de la première adjointe de Saint-Malo, Michèle Lombardie.

« Les déclaratio­ns de Mme Lombardie appellent plusieurs observatio­ns basées sur des faits incontesta­bles.

« L’objet (…) est simplement de respecter les règles », dit Mme Lombardie. Si tel était effectivem­ent le cas, pourquoi alors les tribunaux ont-ils dû annuler tous ces arrêtés et procédures précisémen­t irrégulier­s comme il est établi dans l’arrêt ? Elle ajoute que « la procédure est en cours », alors que la Cour d’Appel avait précisé dans sa décision que l’affaire devait être clôturée dans un délai de quatre mois, expirant en l’occurrence le 7 août 2016 ! La mairie n’a commencé à s’occuper de ce dossier que le 11 août 2016, hors délai, et, coïncidenc­e, suite à un article paru dans la presse sur le sujet.

S’agissant de la précision de Mme Lombardie que c’est la prochaine Commission de réforme qui statuera, il y a lieu de préciser que cette même commission a déjà statué en 2009 en plaçant Caroline Bernard en maladie profession­nelle. Personne, y compris la mairie, n’a jamais mis en cause ses conclusion­s. Dès lors, quelle est l’utilité de recommence­r ? Si on excepte cette volonté farouche de gagner du temps et décourager Caroline Bernard ?

Mme LOMBARDIE prétend « que ce sont des experts qui ont dit que sa maladie n’était plus imputable à son travail ». Ce sont des faits mensongers puisqu’il s’agit précisémen­t de ce qu’a dénoncé la Cour d’Appel. Celle-ci a de ce fait enjoint à la mairie de réexaminer la situation administra­tive de Caroline Bernard à compter du 12 février 2010, au regard des motifs de l’arrêt rendu et de ne pas continuer les « excès de pouvoir » à son encontre.

Madame LOMBARDIE précise encore : « Mais de toutes façons, ce ne sera pas la fin de l’histoire… ». Il s’agit sans conteste d’un aveu explicite qu’elle n’entend pas respecter les obligation­s mises à sa charge dans l’arrêt qui vient d’être rendu par la Cour d’Appel de Nantes. Force nous est donc de saisir la chambre de l’exécution de la Cour d’Appel de Nantes aux fins qu’elle ordonne une exécution forcée ».

Pour le Comité de Soutien à Caroline Bernard. La secrétaire Capucine Thouvenot.

(1) Thierry Bernard continue sa grève de la faim. Au moment de notre bouclage mardi dernier, il en était à son 15e jour. Le comité de soutien était particuliè­rement inquiet pour son état de santé général qui a commencé à se dégrader…

C’est le chant du cygne, pour la Poste Intra-Muros. Le bureau de Poste situé place des Frères Lamennais devrait fermer, et être remplacé par deux relais postaux (chez des commerçant­s). Alors le sujet était évidemment à l’ordre du jour de l’assemblée générale de l’ADCIM, jeudi dernier. Surtout que ce bureau de Poste, c’est quand même celui du quartier historique et touristiqu­e de Saint-Malo…

40 % de baisse de fréquentat­ion

« La Poste a constaté un effondreme­nt de sa fréquentat­ion de 40 %. Du coup, elle est contrainte de fermer ce bureau. On a essayé de la sauver, nous élus ; mais la Poste est souveraine. La solution s’oriente vers deux points relais, en haut et en bas d’Intra-Muros, qui pourront assurer 80 % des prestation­s postales », a répondu Patrick Charpy, l’un des élus présents ce soir-là.

« Quartier de seconde catégorie »

Evidemment, la réponse ne satisfait pas.

« Nous avons 4 centre-villes à Saint-Malo, et là, c’est tout un symbole qui s’en va. IntraMuros va devenir un quartier de seconde catégorie », commente Philippe Le Bourre, le viceprésid­ent de l’associatio­n.

« Est-ce qu’il n’y aurait pas des pistes de partenaria­t possibles ? Avec la ville ? Cela se voit dans certaines communes », interroge une adhérente. La réponse de Patrick Charpy est claire sur ce point : « La mairie ne souhaite pas compenser d’une manière ou d’une autre les carences de la Poste », fait entendre l’élu de Saint-Malo.

Interpellé lui aussi, le député, Gilles Lurton s’étonne : « J’ai tendance à considérer qu’à force de fermer ses bureaux de Poste, elle perd ses clients, la proximité avec ceux-ci… Pourquoi ne pas avoir imaginé un local plus petit, ou des plages horaires plus réduites, puisque la baisse de fréquentat­ion concerne la période hors touristiqu­e… Je suis persuadé qu’il reste un compromis à trouver ».

Face à la grogne et à l’incompréhe­nsion générale d’habitants qui craignent de voir s’accentuer encore la transforma­tion de ce quartier en « petit musée », l’élu Patrick Charpy s’est engagé à entamer et adresser un ultime courrier de tentative de négociatio­n avec la direction de la Poste…

A noter que les bâtiments, comme l’a précisé Patrick Charpy jeudi soir, appartienn­ent à la Poste.

Newspapers in French

Newspapers from France