Le Pays Malouin

« Les postures politicien­nes, moi, je n’aime pas ça ! »

Etre maire, c’est aussi des échanges parfois musclés avec son opposition, la gestion d’une équipe et, éventuelle­ment la perspectiv­e de nouvelles joutes électorale­s… Claude Renoult nous en dit un peu plus sur ces sujets-là.

- N.E.

Comment se passent vos relations avec votre opposition ?

La tonalité que peuvent prendre les échanges à certains moments, est adaptée aux circonstan­ces et aux propos qui sont tenus à ce moment-là. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Moi, je n’ai aucune difficulté à travailler avec quiconque. On peut ne pas être d’accord sur un certain nombre de sujets, mais là où je réagis, c’est quand on prend des postures politicien­nes. Moi, je n’aime pas ça !

Et avec René Couanau ? Je regrette infiniment la façon dont ça s’est passé. Le jour de l’élection, on aurait pu se retrouver : l’un avait gagné et pas l’autre, tout simplement… Ce n’est pas la position qui a été prise. C’est tout.

Et aujourd’hui ? On est dans la même situation. Ceci étant, on ne peut pas parler avec quelqu’un qui n’a pas envie de parler et qui est resté dans la même posture que le premier jour. Mais c’est tout. Je n’ai rien d’autre à dire. Ça ne me pose pas de difficulté­s. Je trouve que ça aurait été mieux que ça se passe autrement.

Serez- vous candidat aux prochaines Législativ­es ?

Avec mon équipe, nous n’avons pas pris de position aujourd’hui. Nous la prendrons en fin d’année.

Vous parlez d’équipe, mais on peut aussi parler de bord. On a aujourd’hui un député, Gilles Lurton, qui est du vôtre, de droite…

Oui. Mais il fait partie de mon opposition. Et je ne fais pas partie du parti Les Républicai­ns. Je n’ai aucune étiquette.

Mais des gens de votre équipe en font partie ?

Oui bien sûr, et d’autres arborent d’autres étiquettes. Ce n’est pas pour cela qu’ils ne sont pas dans une solidarité d’équipe. Ce sera un échange que l’on aura entre nous. Je rappelle que c’était déjà le problème lors des Municipale­s. Certains avaient la même étiquette que des membres de l’autre équipe [l’autre liste de droite Ndlr] et ils ne l’ont pourtant pas rejointe.

Et aux prochaines Municipale­s, vous y pensez ?

Alors là, ça ne me perturbe pas du tout. On finit nos deux ans là. Franchemen­t, je n’y pense pas du tout.

Mais est-ce que vous pensez qu’un mandat est suffisant pour mener à terme tous vos projets ?

Je ne suis pas un fana de la répétition des mandats. A partir de là, un ou deux mandats sontils suffisants ? C’est un vrai sujet. Vous recoupez ça avec la difficulté à faire aboutir les choses dans un délai court. Et c’est ça qui me pousse à me dire qu’il faut le temps de l’action. Je ne vous en dirais pas plus mais c’est ça ma réflexion. Est-ce que six ans, c’est suffisant pour faire tout ce qu’on a envie de faire ? Si la réponse est oui, on va s’arrêter là, si la réponse est non il faut peut-être se donner un peu plus de temps.

Vous parliez du projet du musée, qui vous tient à coeur, celui-là, il va forcément prendre plus qu’un mandat ?

Celui-là, il risque d’être un petit peu juste pour un mandat c’est vrai.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris depuis que vous occupez la fonction de maire ?

Je n’ai pas vraiment eu de surprises. Je m’attendais à ce que ce soit comme ça. Je savais que je serais très pris par ma fonction, très sollicité. Bon, c’est encore plus que ce que l’on imagine. Parce que nos concitoyen­s considèren­t que le maire doit toujours être disponible, répondre à toutes les questions, lui-seul, et personne d’autre….

Et dans la gestion de votre équipe, avez-vous été confronté à des difficulté­s que vous n’aviez pas prévues ?

Non. Vraiment pas. Moi, j’ai été toute ma vie dans des situations un peu comparable­s à celle-là, avec plaisir d’ailleurs : diriger des équipes. Et lorsque dans une équipe on a des responsabi­lités qui sont connexes, il y a des moments de confrontat­ions. Evidemment. Entre un adjoint qui a besoin à un moment donné d’occuper l’espace public pour un type d’animation et celui qui a en charge la gestion de l’espace public par exemple. Il y a une confrontat­ion, donc des échanges, mais moi ce que je constate, c’est qu’on est capable de discuter. Le maire est là pour arbitrer bien sûr, mais ça ne se traduit pas par des conflits, au sens de la rupture, de la difficulté majeure, de l’impossibil­ité de se parler. Au contraire, c’est une équipe qui grandit au fur et à mesure du temps. Je suis très satisfait de ça.

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