Le Pays Malouin

Bérangère trouve son bonheur en aidant les autres

- V.D.

Ar Zénith, qui assurait deux fois par semaine, le transport de passagers, de marchandis­es et du courrier, entre Audierne et l’Ile de Sein, fut le premier navire civil Français à quitter un port Français pour l’Angleterre, au lendemain de l’appel du Général de Gaulle, en 1940.

Revenu en France après la guerre et devenu sablier, il a été sauvé de la ruine et restauré par l’associatio­n L’A.P.P.E.L Ar Zénith (Associatio­n Pour Perpétuer l’Esprit de Liberté créée en décembre 1995 à Saint-Malo) présidée par Yannick Kontzler.

Le président d’honneur de l’associatio­n, le commandant Jacques Le Gall (qui faisait partie de la trentaine d’hommes ayant rallié l’Angleterre à bord d’Ar Zénith) fait revivre cet épisode marquant par ses témoignage­s et par différents livres dont les derniers ont été présentés à Claude Renoult, maire de SaintMalo, en présence de Michèle Lombardie et Jean- Michel Le Pennec, adjoints au maire, de Yannick Kontzler et de Roland Offerlé délégué de l’ANMONM 35 (Associatio­n Nationale des Membres de l’Ordre du Mérite) et de l’associatio­n « Aux Marins ».

A.P.P.E.L – Ar Zénith, Cale des Torpilleur­s, Quai Solidor, à Saint-Malo.

A 27 ans, la Malouine Bérangère Maillard est bénévole à la Croix rouge, pour la Société St-Vincent de Paul, et auprès d’enfants en aide aux devoirs à La Découverte. Son oxygène pour pallier à ses soucis de santé.

« Je devrais être dans un institut spécialisé pour personnes handicapée­s » , vous lance Bérangère Maillard. A 27 ans, la jeune Malouine est fière d’avoir son autonomie, son petit ’chez soi’ au Foyer Marie La Chambre. « Maintenant j’ai récupéré ma vie » , dit-elle naturellem­ent. « Après une scolarité à peu près normale, je suis allée en SEGPA. Puis dans des centres pour épileptiqu­es, dont le dernier, dans la Drôme, et pour ma maladie » , confie Bérangère.

« On m’a appris à persévérer »

De sa maladie on ne saura pas beaucoup plus, tout juste qu’un problème musculaire l’a touchée toute petite. Et que les crises d’épilepsie pouvaient la surprendre « 20 fois par jour il y a 15 ans » . Aujourd’hui ? « Environ 5 à 12 fois par mois ; la dernière fois que ça m’est arrivé, je suis tombée et je me suis cassé le nez ! Mais c’est pas grave, il y a pire que moi » , raconte la jeune femme. Son remède miracle, elle le connaît entre les lignes : « Il n’y a jamais de crises quand je suis en activité ; ma tête ne pense à rien » .

Elle aimerait travailler, mais elle ne le pourrait qu’à mi-temps. « Ce que vous faites en une heure, je le ferais en deux, à cause de mes problèmes musculaire­s » , explique t-elle. « Et pourtant, j’aurais été bosseuse, on m’a toujours appris à persévérer » , poursuit-elle. Alors elle compense, auprès d’associatio­ns caritative­s. « Depuis toute petite, j’avais envie d’aider les autres. Il faut rendre la pareille, dans la vie, m’a toujours dit ma mère » . Elle a commencé par s’investir au sein de la Croix Rouge à Saint-Malo, au sein de la Vesti-boutique. Tous les mardis, elle aide à trier les vêtements donnés par des particulie­rs, selon qu’ils peuvent être remis en boutique, ou acheminés vers le Relais.

Un jour, à l’église, elle est tombée sur une brochure de St-Vincent de Paul, à Pa- ramé. Elle les a contactés, et depuis un an et demi, elle donne de son temps, là aussi, pour « briser la barrière de la solitude » . « Je visite Gilberte, une personne qui a environ 90 ans. Elle ne peut plus sortir de chez elle, elle a des difficulté­s à marcher et elle habite un premier étage. Je lui achète une petite boîte de gâteaux, et je vais la voir. Je lui lis les journaux,

parfois elle me parle de la guerre » , raconte Bérangère. Gilberte est devenue son amie. Depuis un mois et demi, Bérangère a ajouté une autre visitée à son agenda, une dame en maison de retraite. « On est allés se promener à pied à SaintIdeuc. Grâce à elle j’ai redécouver­t la route de St-Ideuc » . Depuis la semaine dernière, elle a ajouté l’aide aux devoirs pour les CP-CE1 à la Découverte. « Je ne peux pas travailler, mais comme ça, je m’occupe des enfants et des personnes âgées. Ça me touche que les assos me voient comme quelqu’un de bien » , lance t-elle.

Lorsqu’elle n’est pas au chevet des autres, Bérangère fait du tricotin. « C’est ma passion » , dit-elle. Tricoter à l’aide de ce petit ustensile l’appaise. Et elle a une autre passion : Bérangère est fan de l’OM ! « Je ne loupe pas un match. Petite, j’ai eu des copains qui étaient fans de l’OM et j’ai visité le stade un jour. Ma chambre d’enfant est à l’effigie du club de foot marseillai­s ».

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