Le Pays Malouin

65 000 fleurs à cueillir

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« Même s’il y a longtemps que je pensais à faire la culture de cette épice il faut pour cela une terre appropriée ». Il y a 5 ans, Didier Homo n’en a pas. Celle qu’il exploite à Lanvallay « ne convenait pas. » À 49 ans, le pépiniéris­te, silhouette affûtée, regard noisette, volontaire, crâne halé et poli comme un galet de l’île de Batz, trouve son bonheur dans l’achat d’une ferme à Couvelou en Combourg. « La terre ici est idéale, fine, aérée et bien exposée au sud-ouest. » Des conditions optimales pour la culture du safran (crocus sativus) que le couple a tout de suite commencée.

15 000 bulbes pour débuter

En juillet 2014, il plante 15 000 bulbes de cette épice, plutôt robuste qui « craint le froid à partir de -15° et la chaleur à plus de 50° ».

Arrive fin octobre, la période de la floraison. Et de la première récolte. « Une période très chargée » car, en une dizaine de jours, il faut ramasser les fleurs « pour récupérer les 3 filaments rouges du pistil et les faire sécher ». Ce travail minutieux demande une attention particuliè­re et de la main-d’oeuvre supplément­aire « parce que les 3 stigmates de la fleur ne tiennent que 24 heures. Ensuite ils tombent au sol, et c’est perdu. »

La cueillette des 15 000 fleurs, pour la première année, a donc nécessité un passage tous les jours. Cette année, les bulbes déjà semés en généreront 3 ou 4 nouveaux. Et l’année suivante aussi. Cette production exponentie­lle ne peut toutefois durer que 4 ou 5 ans sur une même parcelle. « Nous sommes obligés de retirer tous les bulbes, pour être sûrs de ne pas contracter de maladies, et de mettre le terrain en jachère. »

En 2014, Laurence et Didier Homo ont produit 60 g de cet or rouge. Cette année, ils exploitent 4 000 m² sur plusieurs parcelles. Une culture du safran naturelle, « sans produit chimique, sans engrais. Nous désherbons et nous récoltons les parcelles à la main. »

Des 65 000 fleurs attendues dans les semaines à venir - « un moment magique, quand on voit les fleurs violettes sortir de terre » -, tous deux espèrent 600 g de safran séché. Car les stigmates, prélevés à la main, un à un sur chaque fleur, perdent

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