Le Pays Malouin

« J’ai mes chances »

Battue dès le 1er tour des municipale­s en 2014, Alix de La Bretesche a déjà fait savoir qu’elle mènerait à nouveau une liste si des élections anticipées étaient provoquées à Dinard avant 2020. Interview d’une candidate en confiance.

- Recueilli par Samuel SAUNEUF

Vous souhaitiez réagir aux déclaratio­ns de Sylvie Mallet, parues dans nos colonnes la semaine dernière. L’ancienne maire de Dinard vous reproche notamment de manquer « d’humilité » et de lui avoir « planté un poignard dans le dos ».

J’étais un peu atterrée à la lecture de cet article. Je pense qu’il arrive un moment où il faut savoir tourner la page. Ce que ne fait pas Sylvie Mallet. Elle n’a pas fait le deuil de sa défaite, il y a deux ans et demi. Elle est toujours à la recherche de boucs émissaires. Comme elle n’a pas analysé son échec, elle ne peut pas avancer. Elle tourne en rond.

Qu’est-ce qui vous permet de dire ça ?

Quand on les rencontre, Sylvie Mallet et son équipe ont toujours la conviction d’avoir été les meilleurs. Ils mettent leur défaite sur le dos du patronyme Mallet et de ceux qui ne les ont pas soutenus. Par contre, ils ne se posent pas la question de savoir si leur bilan et leur programme ont convaincu les Dinardais. Tant qu’ils seront là, ils ne s’en sorti- ront pas.

Et ce fameux déjeuner entre vous et Sylvie Mallet (lire notre édition de la semaine dernière, Ndlr) où il était question d’union sacrée…

Ce n’était pas un déjeuner pour ça. C’en était un parmi d’autres. Il n’y avait pas d’enjeux, d’ordre du jour, de projets ou de promesses.

Vous dites que Sylvie Mal- let n’a pas tiré les leçons de son échec. Et vous, à votre avis, pourquoi avez-vous été battue en 2014 ?

Les gens ne me connaissai­ent pas ou peu il y a deux ans et demi. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Ce déficit de notoriété comblé comme vous dites, vous serez donc élue la prochaine fois ?

Je n’irai pas jusque-là, mais oui, j’ai plus de chances.

Vous les souhaitez, ces élections anticipées (rappelons que le conseil municipal ne tient plus qu’à un siège, Ndlr) ?

Oui, pour arrêter des projets néfastes pour la ville. Par contre, si la maire s’accorde à revoir ces projets, eh bien qu’elle continue à exercer jusqu’en 2020. Mais si le seul moyen de stopper certains projets est d’avoir recours à des élections anticipées, alors oui, il faut qu’elle s’en aille.

À quels projets néfastes faites-vous allusion ?

Cette agitation permanente autour du dossier Eiffage (lire notre article en pages Dinard, Ndlr) cache le reste. Elle cache d’autres dossiers plus importants encore pour l’avenir de Dinard : la délégation de service public pour l’installati­on de 70 horodateur­s. C’est une véritable ânerie dans une ville qui est vide en hiver. C’est tuer le centre-ville à cette période de l’année. Si la délégation est signée, personne ne pourra revenir dessus. Il y a donc urgence sur ce dossier.

Deuxième dossier qui me pré- occupe beaucoup, c’est le projet de constructi­on à Port-Breton d’un hôtel de 150 chambres. C’est ridicule quand on sait que les hôtels ne font pas le plein à Dinard. C’est aussi retirer aux Dinardais une partie de ce parc dont ils profitent.

Vous avez déclaré que votre liste était déjà prête en cas d’élections.

Ma liste est complète mais ouverte. Elle s’enrichit tous les jours par de nouvelles personnes qui ont été sensibles à mon annonce.

Qui sont ces personnes engagées à vos côtés ?

Beaucoup de Dinardais engagés dans la vie de la ville, actifs, assez jeunes, environ 40-50 ans. Ma liste de 2014 a été renouvelée aux deux tiers. Nous travaillon­s dessus depuis plus de deux ans.

En cas d’élections, peut-on tout de même imaginer une union avec d’autres opposants ?

Tout dépend du programme. En 2014, je me suis présentée avec un programme, une équipe et une vision pour Dinard qui n’était pas celle de Mesdames Mallet ou Craveia. Je poursuis dans cet état d’esprit. Les ententes factices ne servent à rien si on n’est pas d’accord sur le projet.

« Ma liste est complète mais ouverte »

À vous déclarer déjà candidate, vous ne craignez pas de paraître trop impatiente ?

Je trouve ça curieux qu’on me fasse ce procès. Est-ce moi qui suis impatiente ou est- ce tous ces gens qui demandent tous les jours la démission du maire sur la place publique ? Des Dinardais sont venus me poser la question de ma candidatur­e en cas d’élections anticipées. Je leur ai répondu avec franchise, c’est tout. Je ne suis pas plus impatiente que cela.

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