Le Pays Malouin

Déjà condamné 16 fois par la justice, il cède à la tentation… d’un portable

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Il avait volé un téléphone portable d’une valeur de 380 euros, dans une grande surface de Plancoët. Alors qu’il n’en avait pas besoin. Mais son casier judiciaire porte déjà la trace de 16 condamnati­ons…

Ce 3 novembre 2016, alors qu’il est dans un rayon de grande surface à Plancoët, le prévenu, âgé de 43 ans, se laisse aller à une envie compulsive : celle de posséder le téléphone portable, d’un montant de 380 euros, qui se présente à lui sur l’étal hightech où il est installé.

« J’en avais déjà un »

Il enlève la coque, le glisse entre des feuilles de papier et s’en empare. Un vendeur le surprend : il est pris sur le fait.

« J’en avais déjà un, de téléphone, alors il n’y avait aucune nécessité, c’est idiot », commente le prévenu, gêné, à la barre du tribunal de Saint-Malo mardi 21 mars.

« Des faits presque anodins s’il n’y avait pas 16 mentions à votre casier, monsieur », précise le juge. Acquisitio­n et transport de stupéfiant­s, recel, évasion fleurissen­t déjà son casier. « Ce petit vol n’arrange pas votre situation pénale, monsieur ! », poursuit le juge. « Il faut vous renvoyer entre 4 murs ? ». « Oh non, surtout pas, je m’en veux, je me tenais tranquille jusque-là ! ».

« C’est fort dommageabl­e que malgré la connaissan­ce qu’il a des peines qu’il encourt, le prévenu n’ait pas pu résister à la tentation », commente la procureure.

L’avocat du prévenu évoquera surtout un changement de statut de son client, qui, depuis janvier, possède un certificat de handicap. Ainsi, celui-ci a un CAP vente, mais « en tant que handicapé, c’est plus difficile d’obtenir un emploi » plaide l’avocat.

« Il va falloir faire preuve de beaucoup d’imaginatio­n pour ne pas prononcer de peine d’emprisonne­ment ; d’autant que son handicap empêche de s’orienter vers une peine de travaux d’intérêt général », exposera la procureure.

Il a été jugé coupable et condamné à payer la somme de 300 euros sous la forme de 60 jours amende à 5 euros. Le choix de la peine aurait sans doute été celui des travaux d’intérêt général, mais la justice n’a pas pu se diriger vers cette peine, « parce qu’elle n’est pas possible pour une personne handicapée ».

V.D.

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