Il mène une expédition punitive chez son « ex »
A Dinard, la soirée entre amis a soudainement été interrompue par l’arrivée surprise de 2 autres convives. L’un était armé d’un fusil, l’autre d’un manche en bois.
Le 27 décembre 2014 à Dinard. Une soirée entre amis prend soudainement une tournure angoissante. Deux hommes font irruption dans le salon. L’un, ivre de colère, est armé d’un manche en bois. C’est l’ex petit ami de la locataire des lieux. Un nerveux, âgé à l’époque de 30 ans. Et déjà plusieurs condamnations, notamment pour violences, à son casier.
Il n’a pas déboulé tout seul. À ses côtés, un homme affublé d’un Borsalino et le visage grossièrement camouflé par une écharpe. Il brandit un fusil de chasse. Ses mains sont recouvertes de chaussettes « pour ne pas laisser de traces ».
L’homme armé d’un gourdin en bois se jette sur le nouveau petit copain de son « ex ». Il le frappe violemment à trois reprises, sur sa tête. La scène, d’une brutalité inattendue, dure moins de deux minutes. Les deux comparses s’enfuient dans la foulée à bord d’une Audi A4.
Les enfants choqués
Dans l’appartement, c’est la stupeur. Deux enfants, dont l’un est âgé de 4 ans, ont assisté à ce déchaînement de violences. « Mon fils a été très choqué. J’ai dû l’emmener chez un psychologue après cette soirée », racontera l’hôte des lieux aux enquêteurs. Elle expliquera aussi avoir été frappée « au visage et au sternum ». Son petit ami, principale victime de cette incursion surprise, a été hospitalisé le soir-même, pour un traumatisme crânien et six points de suture au visage.
L’auteur des coups a rapidement été interpellé après la soirée. À l’entendre, cette expédition punitive était pour lui inévitable. « Elle me devait de l’argent, avait gardé quelques affaires à moi. Et puis, son nouveau copain m’a provoqué par SMS. Il m’a dit que je pouvais passer, que j’aurai droit à un comité d’accueil », explique le prévenu à la barre du tribunal, deux ans plus tard.
Trahi par ses lunettes
Son complice, un trentenaire lui aussi originaire de la région malouine, a été retrouvé quelques mois après les faits. Trahi par la monture de ses lunettes. « La victime vous a identifié grâce à ce détail sur Facebook. Vous faisiez partie des « amis » de son agresseur », rappelle le président du tribunal de Saint-Malo, Guillaume Bailhache.
Après avoir rappelé « la relation inquiétante aux armes » des deux prévenus, le procureur Gwénaël Gargam a requis 18 mois de prison pour l’auteur des coups de bâton et 12 mois de prison pour son complice qui a brandi un fusil de chasse ce soir-là. Des réquisitions presque suivies par le tribunal de Saint-Malo qui a condamné les deux hommes à 15 et 10 mois de prison ferme. Ils ont également l’interdiction de porter et détenir une arme pendant cinq ans.
Sa. S