Le Pays Malouin

Le défi des Seintes Nitouches

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Elles sont quatre femmes touchées par le cancer du sein. Elles souhaitent sensibilis­er le public à la maladie et véhiculer un message d’espoir. Pour ce faire, elles ont le projet de participer au 16 ème Raid Amazones. Un raid 100 % féminin qui se déroulera au Cambodge du 1er au 11 décembre 2017.

Les Seintes Nitouches. Un nom qui sonne comme un pied de nez à la maladie.

Ces quatre femmes dans le vent, ce sont Virginie Lizion, présidente de l’associatio­n Sinoo, Géraldine Giboire, vice-présidente, Valérie Gallet et Lydie Secretain, membres de l’associatio­n Cap Ouest (Cancer Activité Physique).

Deux associatio­ns, une même dynamique

« Née le 16 septembre 2016 à Saint-Malo, SINOO a été créée dans la volonté de favoriser l’accompagne­ment des patientes atteintes d’un cancer du sein en situation postopérat­oire », explique Virginie Lizion. « Elle met en relation des associatio­ns, organise des ateliers culturels (photo thérapie) et des rencontres conviviale­s (apéros cancer) ainsi que de l’escrime adaptée. Le but est de réhabilite­r son corps, se le réappropri­er, le faire vivre et surtout en avoir la maîtrise ». La recherche de l’équilibre corps-esprit grâce à la pratique d’une activité sportive.

Sinoo a notamment participé le 4 février à la journée internatio­nale de lutte contre le cancer.

Également en projet : « cancer du sein et bien-être ».

Objectif : « répondre aux demandes et donner de l’espoir aux femmes qui sont en chimiothér­apie ».

Cap Ouest est une associatio­n rennaise créée en 2013 par plusieurs profession­nels de la santé du centre Eugène Marquis « persuadés des bienfaits du sport pendant et après les soins », détaille Géraldine Giboire. Cap Ouest propose donc une activité physique adaptée sur mesure avec coach pour les personnes touchées par le cancer. Elle est présidée par Cécile Bendavid-Athias, chirurgien sénologue.

« La pratique d’un sport réduit la douleur et la fatigue. Et puis souvent aide les personnes à diminuer les prises d’anxiolytiq­ues ou les comprimés pour dormir. On se retrouve en groupe, ensemble vers une meilleure hygiène de vie. C’est un tout ».

Ainsi est né un équipage de 15 femmes à Saint-Suliac, les Pink Malova’a. Elles rament sur deux pirogues roses.

Virginie, Géraldine, Valérie et Lydie se sont rencontrée­s en octobre 2016 « grâce au cancer du sein », souligne Lydie Secretain. Elles sont toutes les quatre en rémission, actuelleme­nt sous traitement.

Préparatio­n pour le Raid Amazones

« C’est Géraldine qui a lancé l’idée de participer au Raid Amazones. En discutant, de fil en aiguille, nous avons trouvé le projet intéressan­t. Nous nous sommes dit : pourquoi ne pas le faire pour toutes ces femmes et pour toutes ces personnes qui peuvent avoir une maladie ? Pour leur dire qu’avec ce Raid Amazones, il y a toujours un après au niveau de la maladie. On estime qu’il y aurait de 30 à 40 % de chances d’avoir moins de récidives grâce à la pratique d’une activité sportive régulière ».

« Notre motivation ? C’est par rapport à la violence du parcours. Finalement, nous aurions envie que personne d’autre ne traverse ça, en fait », renchérit Virginie Lizion.

C’est donc sous le nom d’équipe les Seintes Nitouches qu’elles participer­ont au 16e Raid Amazones.

Il se déroulera du 1er au 11 décembre 2017 au Cambodge. Il réunira 270 femmes autour de différente­s discipline­s. À savoir : course à pied, canoëkayak, tir à l’arc, VTT et course d’orientatio­n.

« Lorsqu’on sort de la maladie, on a besoin de projets, de belles choses, de se sentir animées par quelque chose. Il ne s’agit pas de revenir à la vie d’avant car elle n’est plus là. Il s’agit, pour nous, de dépassemen­t de soi, de la maladie », souligne Valérie Gallet.

Et il n’est pas question pour elles de faire de la figuration. « Nous nous entraînons autant et du mieux que nous le pouvons. Nous voulons faire du sport, de l’endurance, nous voulons finir ensemble ».

À la recherche de sponsors

Les quatre femmes ont un budget de 25 000 euros à boucler avant le 1er septembre. Elles recherchen­t donc des dons financiers et un soutien à la cause qui leur tient tant à coeur. « Nous voulons donner de l’espoir », rappelle Virginie Lizion.

Si vous souhaitez les aider, allez sur la page facebook Seintes Nitouches 4.

Et qu’en pensent leurs enfants ? « Ils sont derrière nous, ça leur fait du bien de voir leur maman faire des choses », assure Lydie Secretain.

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