Le Pays Malouin

15 000 absences de courte durée par an

- Nicolas EVANNO

Lors du conseil municipal du 18 mai, la première adjointe, Michèle Lombardie, a d’abord fait part d’un chiffre : le nombre d’absences de courte durée, pour tous les agents de la Ville de Saint-Malo, correspond à environ 15 000 journées par an. Elle a ajouté que ces absences avaient une incidence sur le fonctionne­ment des équipes. « Comme il s’agit en général d’arrêts pour quelques jours, il n’est souvent pas possible de remplacer les agents absents. Du coup, d’autres peuvent se retrouver avec une charge de travail supplément­aire ». Rappelons que la Ville emploie près de 850 agents. Elles sont au nombre de trois : le Syndicat Autonome Malouin (SAM), la CGT et FO.

Des négociatio­ns qui s’expliquent parce que la mise en place du RIFSEEP s’accompagne de nouvelles règles. de 5 millions d’euros. L’idée, c’est de tendre au fil du temps vers plus d’équité ». Si l’on comprend bien, au fil des années, les indemnités des plus favorisés devraient donc très peu évoluer, par rapport à celles des moins favorisés.

Des retenues, en cas d’absence…

Mais la Ville instaure aussi un autre système. En liant le régime indemnitai­re à la présence des agents.

Rappelons que cela ne concerne pas leur traitement (rémunérati­on principale). Cependant, pour certains, notamment dans les filières techniques, ces régimes indemnitai­res peuvent constituer une part importante de leur fiche de paye, jusqu’à 40 %.

Les absences visées concernent les arrêts maladie de courte durée. Le chiffre de 15 000 journées par an, pour 850 agents, interpelle. Sans jamais vraiment le dire, la Ville suspecte certains d’être abusifs.

La nouvelle règle, c’est que lorsqu’un agent se mettra en arrêt de courte durée, il ne touchera pas ses indemnités. A 100 % la première semaine, car c’est la période la plus impactante pour les équipes. Et seulement 50 % ensuite. Sachant qu’actuelleme­nt, la loi prévoit qu’au bout de trois

Récompense­r « l’assiduité et le mérite »

Le nouveau règlement prévoit toutefois une exception. La retenue ne sera pas appliquée si l’agent n’avait pas posé d’arrêt depuis un an. En gros, si un agent fait par exemple une gastro-entérite pendant l’hiver mais qu’il n’avait pas posé d’arrêts depuis un an, il n’aura pas de retenues.

Mais la Ville va plus loin et instaure un Compte indemnités annuel (CIA). Celui-ci sera alimenté par les indemnités qui ne seront pas versées aux agents en cas d’absence.

Ce CIA sera reversé en fin d’année « aux agents assidus et méritants » , en plus de leur RIFSEEP.

40 % de ce CIA sera reversé pour l’assiduité, donc à tous les agents qui n’auront pas pris d’arrêt maladie. 60 % pour l’engagement des agents. Une donnée très subjective, qui sera jugée de façon collégiale, via les entretiens annuels mais aussi par le directeur de service, la direction générale et les élus. « Un agent qui aura été absent moins de trois jours pourra prétendre à cette partie du CIA. Puisqu’il peut très bien avoir été malade deux jours et avoir fait de l’excellent travail le reste de l’année » , souligne Michèle Lombardie.

Une partie des syndicats valident

Avant d’arriver en conseil municipal, plusieurs réunions ont eu lieu avec les organisati­ons syndicales, depuis septembre 2016. L’accord a finalement été accepté par le Syndicat Autonome Malouin, qui est majoritair­e. FO s’est abstenu et la CGT l’a rejeté.

Pour Michèle Lombardie, « il ne s’agit pas de stigmatise­r les arrêts maladie. Mais certains, une minorité, en abusent, alors que d’autres font l’effort de venir. Le but est d’instaurer une forme de responsabi­lité collective ».

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