« Fumiergate », suite et fin
Deux tas de fumier ont été déposés mardi dernier sur le site du fort Saint-Père là où le festival de la Route du Rock se tenait. Et l’affaire n’en restera pas là.
La semaine dernière, Jean-Luc Lecoulant, agriculteur et propriétaire des terrains collés au site du fort Saint-Père a déposé deux tas de fumier sur le site du fort Saint-Père, l’un près des espaces techniques et l’autre non loin du camping. Impossible pour la festival et la mairie de faire enlever ces tas de fumier, « c’est un terrain privé. On ne peut rien faire », se désolait François Floret à deux jours du début du festival.
Démis de ses fonctions d’adjoint
Pour autant, le maire n’en est pas resté là. Jean-Luc Lecoulant s’est vu signifier, mercredi matin, qu’il était demis de ses fonctions d’adjoint par voie d’huissier: « Cette histoire de tas de fumier est une conséquence malheureuse. Ce n’est pas à cause de ça qu’il n’est plus adjoint mais c’est une accumulation. C’est vrai que là, c’est la goutte d’eau », souffle le maire.
Mais pourquoi a-t-il donc fait ça? « S’il a déposé son tas de fumier ici c’est parce qu’il ne peut plus utiliser l’électricité du fort pour alimenter les clôtures qui protègent ses vaches. Ce qu’il fait est totalement interdit. Il utilise l’électricité d’un bien public pour ses intérêts privés. L’an dernier, les techniciens du festival le lui ont signalé mais il n’en a rien fait. Cette année nous avons pris les devants et débranché ses clôtures. S’il y a un problème de lumière et qu’il faut évacuer le site c’est un problème de sécurité que nous allons avoir et dont nous serons responsable », explique François Floret. L’utilisation d’électricité publique à des fins privées serait donc en cause. Ce que ne dément pas le maire. Mais l’affaire n’en restera pas là et le directeur du festival a profité de la conférence de presse, dimanche soir pour régler ses comptes : « Ca fait 10 ans que nos relations sont détestables et pourries avec la mairie. On ne dit jamais rien mais je ne veux plus me taire, j’en ai assez. Jean-Luc Lecoulant c’était quelqu’un de charmant qui nous donnaient de nombreux coups de main. Mais depuis quelques années, rien ne va plus ».
« Vengeances possibles »
François Floret rappelle que cet incident n’est « donc que la cerise sur un gâteau déjà bien garni ». Il évoque tour à tour, des « vengeances possibles » de Jean-Luc Lecoulant et Jean-Francis Richeux, « toutes les populations de Saint-Malo Agglomération sont ravies et fières d’avoir sur leurs territoires un festival à la renommée internationale. Il est totalement surréaliste de laisser deux personnes chasser un tel évènement », a t-il dit. Jusqu’à menacer l’avenir du festival sur le fort ? « La Route du Rock souhaite et doit rester dans le Fort, nous voulons trouver les moyens d’impliquer tout le territoire (…) comme cela se passe partout en France. Une telle synergie entraine à coups sûrs de vraies retombées positives pour tous ceux qui y participent et le tas de fumier aurait eu le mérite paradoxal d’élever le débat », a-t-il conclu.
Adélaïde HASLE