Le Pays Malouin

Bienvenue dans la tour de la prison !

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La journée du patrimoine du dimanche 17 septembre permettra pour la première fois d’ouvrir cette tour de Dol au public.

L’enceinte de la ville de Dol comptait douze tours et deux portes monumental­es, réparties sur 1,5 km de courtine. Cette tour visible du boulevard DeMiniac n’est accessible que par la cour de l’ancienne gendarmeri­e, dans le bas de la grande rue.

Datant du XIVe et XVe siècle, comme la plupart des tours du réseau des fortificat­ions doloises, la tour de la prison a été fortement remaniée au cours des siècles, au point qu’elle ne ressemble aujourd’hui à aucune autre des tours doloises.

Elle dispose d’une couverture en ardoise relativeme­nt récente et deux ouvertures dans une paroi droite et non arrondie. La grande fenêtre, munie de barreaux et tournée vers l’extérieur de la ville, ne correspond pas à l’utilité défensive de la tour et la fragilise.

En 1693, l’architecte Garengeau, adjoint de Vauban, signalait que « la tour de la prison est à ciel ouvert… ». À cette époque, une douve profonde existait au pied de cette tour et se prolongeai­t jusqu’à la tour du château, près de la cathédrale.

Les eaux qui descendaie­nt de la ville s’accumulaie­nt en cet endroit sans pouvoir en sortir et se mêlaient aux vidanges que les habitants jetaient nuitamment dans ce qui était un véritable cloaque… Mélange impur, fétide et qui infectait l’air, causant des maladies dangereuse­s.

Les prisonnier­s subissaien­t cet état nauséabond au sein de cette tour malfamée. Abandonnés, malades et faméliques, ils croupissai­ent en cet endroit en toutes saisons.

Un arrêt du conseil du 10 juin 1762 autorisa la communauté de ville à combler cet infect cloaque en y jetant l’Eperon triangulai­re et défensif, fait de pierres et de terre et dont la place Toullier a conservé la forme.

Dans les années 40, l’occupant allemand a transformé la tour en dépôt de munitions, ce qui explique son sol bétonné. Les prisonnier­s seront alors enfermés dans de petites geôles aménagées et accolées au rempart. L’une d’elle, visitable, conserve des graffitis de cette période.

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