Le Pays Malouin

La vie de Colette à Roz-Ven

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Jardin et bains de mer. Longtemps en quête de la maison idéale, Colette l’aurait trouvée à Saint-Coulomb, à travers la maison de Rozven, qui signifie en breton « La Rose des Vents ». Disposant d’une vue unique sur la magnifique plage de la Touesse, située entre les pointes du Meinga et celle des grands nez, que Colette compare à « deux pinces de crabe ». « J’ai trouvé mon plein de forces comme toujours après trois semaines à Roz-Ven », écrivait-elle à l’une de ses amies. Se transforma­nt en paysanne, elle travaillai­t des heures entières à entretenir son jardin, et se baignait longuement.

Un défilé d’invités. Colette avait besoin d’animation : aussi, les hôtes se succédaien­t et emplissaie­nt la maison de Rozven, elle craignait d’ailleurs énormément la solitude après leur départ. A ses hôtes qui ne connaissai­ent pas l’endroit, elle disait de prendre « une voiture à cheval » à la gare de Saint-Malo, puis de demander au cocher de les conduire à Saint-Coulomb ; une fois dans le bourg, la marchande d’étoffes - où elle achetait avec une amie des mètres et des mètres de crépon - se chargerait de les renseigner.

Le banc de Colette. Au ras de la maison, une terrasse ; une prairie descendait jusqu’à la plage, la dune n’existant pas encore. Colette avait fait installer au bout de sa propriété un banc de pierre, isolé, retiré : elle avait l’habitude de venir s’y installer, l’appelant son « Bout du monde », et d’y contempler la mer. « Je veux que vous voyiez Roz-Ven, son anse de mer verte, les rochers compliqués, le petit bois, les arbres neufs et les anciens, la terrasse chaude, les rosiers, ma chambre jaune, et la plage où la marée apporte des trésors », écrivait Colette dans sa Correspond­ance. Le banc fait toujours partie de la propriété aujourd’hui.

Des pins pour son intimité. Quant aux hauts pins qui bordent la propriété et qui forment un épais mur végétal entre le chemin qui mène à la mer et la demeure, on raconte qu’ils furent plantés à l’initiative de Colette pour garantir sa tranquilli­té : elle avait pour habitude de se promener dévê- tue, notamment pour rejoindre sa cuisine, qui se trouvait dans l’autre bâtiment jouxtant la maison ; les curieux avaient fini par le savoir et guetter ses sorties dénudées…

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