Anne-Lise, artisane boulangère
Voilà 5 ans ans qu’Anne-Lise a rallumé le four à pain de la Binellerie. Aujourd’hui, son pain bio fait le régal de ses clients.
En juillet 2012, Anne-Lise Audin s’installe sur la commune de Miniac-Morvan. Parce que ce petit brin de femme, âgée de 27 ans à cette époque, y trouve ce qu’elle cherche : un ancien four à pain. Un changement de cap qu’elle décida, un matin de 2008, pour donner un nouveau sens à sa vie.
Pour cette reconversion, elle optera pour du compagnonnage et, au cours de ses pérégrinations, croisera sur son chemin des paysans boulangers. C’est une révélation. C’est décidé, elle fera du pain. « Je savais déjà que je ne voulais pas faire du pain à la levure cuit au four électrique. »
Un traitement du levain particulier
Après une formation pour obtenir un CAP, elle restaure et rallume le four à bois du petit fournil de la Binellerie. Aujourd’hui, cette souriante jeune femme accueille depuis cinq ans ses clients dans les arômes de son pain bio sorti du four. Comme Valérie, cliente depuis l’ouverture, parce que le pain, ici, «a du goût et qu’il se conserve. C’est un pain vivant, qui a une odeur et une saveur particulière que l’on ne trouve nulle part ailleurs. »
Pour Jean-François, qui vient de la Ville es Nonais, « le traitement du levain est particulier ici, et puis j’aime privilégier le circuit court et les produits naturels. »
Alain embarque ses quatre pains dans son sac et confirme sa prochaine commande. « Nous consommons deux pains par jour, et en plus on me le cuit sur demande. »
Un lieu de rencontre
D’autres papotent, revisitent l’actualité, parlent de leurs vacances terminées ou à venir, « des liens ont fini par se créer, certains sont devenus des amis », se réjouit Anne-Lise. Et pour preuve, Valérie est entrée dans le fournil avec un bouquet de fleurs.
S’il y a cinq ans, Anne-Lise ne faisait qu’un pain nature, aujourd’hui elle fait, en plus, du pain aux graines. Mais avec une règle, immuable : « Que de la farine et des graines bio de plusieurs agriculteurs locaux. » Une exigence, de même que les longues heures de pousse du levain, cinq en moyenne. « Ça développe d’autres arômes et ça donne un pain à la mie plus dense. Et surtout qui se conserve. »
Des projets pour l’avenir
Anne-Lise réfléchit pour l’avenir, « à un projet de meunerie avec des paysans boulangers. » En attendant, elle travaille avec les AMAP de Pleurtuit, Cancale et Saint-Lunaire et livre « Les fourmis solidaires » et « Les fermiers de la baie » à Saint-Malo et « La Ruche qui dit oui » à Plerguer, Taden et Saint-Helen. Et enfin, chez « Les Co’pains paysans » à Saint-Pierre de Plesguen.
Le fournil de la Binellerie ouvert les lundis et jeudis de 16 h 30 à 18 h. Téléphone 06 82 62 75 36. E-mail anne. lise.audin@gmail.com.
De notre correspondant Gérard Simonin