Le Pays Malouin

La mystérieus­e disparitio­n des pistolets de Surcouf

Deux pistolets du célèbre corsaire malouin Robert Surcouf ont été dérobés au musée de Saint-Malo. Leur vol demeure un mystère.

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« Leur coût est inestimabl­e ». Au musée d’Histoire de la ville de Saint-Malo, c’est la désolation depuis cette très fâcheuse découverte, faite le week-end dernier, juste avant l’ouverture des Journées du patrimoine.

Deux pistolets gravés « R. Surcouf » ont mystérieus­ement disparu de la vitrine où ils étaient exposés. C’est un agent qui a découvert le vol, en faisant sa ronde, le samedi matin.

Les deux armes étaient placées dans une vitrine, à côté d’un sabre, d’un poignard et de deux haches d’abordage. Seuls les pistolets ont été subtilisés.

Ce vol a vraisembla­blement été commis durant la semaine précédente, entre le 11 et le 14 septembre, où ils ont été vus par des agents du musée.

Un voleur bien renseigné

Reste à savoir comment le ou les malfaiteur­s ont réussi leur coup ? Car voler ces armes a certaineme­nt dû demander un minimum de préparatio­n et de connaissan­ces.

Malgré l’absence de vidéosurve­illance, il a tout de même fallu tromper la vigilance des gardiens qui circulent de pièce en pièce au sein du musée. Il a fallu ensuite utiliser des outils adaptés pour retirer les vis de la vitrine, recouverte­s de têtes bien particuliè­res. Enfin, il a fallu soulever la vitrine. Ce qui n’est visiblemen­t pas une mince affaire quand on sait que le personnel du musée utilise pour cela un système de ventouses.

Bref, difficile de croire à l’oeuvre de pieds nickelés. L’enquête, confiée conjointem­ent au commissari­at de Saint-Malo et à la police judiciaire de Rennes, permettra peut-être de mettre la main sur ces détrousseu­rs du patrimoine malouin.

Au moins 8 000 euros

Ces deux armes avaient été achetées par la Ville de SaintMalo, à Paris, en 1953. Elles datent de la fin du XVIIIe siècle et sont signées de l’armurier Duval, à Nantes. Si ces pistolets ont été la propriété de Robert Surcouf, on ne sait pas si le célèbre corsaire les a utilisés ou portés pour autant. La plupart des documents relatant la vie de Surcouf étant parties en fumée lors d’un incendie qui frappa son vaste domaine de Riancourt, à Saint-Servan, dans les années 1920.

Estimés entre 8 000 et 10 000 euros, ces deux pistolets pour-raient en fait coûter bien plus chers, du fait de leur ravure « R. Surcouf ». Mais plus qu’un prix affiché, au musée de Saint-Malo, on retient surtout leur valeur « inestimabl­e ».

Sa. S

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