Le Pays Malouin

Le restaurate­ur est devenu guérisseur

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Stéphane Blévin est un visage connu de beaucoup de Malouins. Traiteur à Saint-Servan, ancien patron du restaurant Le Spinnaker, il s’apprête aujourd’hui à délaisser les fins gourmets pour se consacrer pleinement à son activité de guérisseur à Hirel où il vit, près de Dol. Rencontre :

Stéphane, vous dites pouvoir soulager les gens de certains maux. Comment avez-vous découvert votre don ?

C’était il y a 16 ans. J’avais 31 ans. Le chien de mes parents faisait une crise d’épilepsie. Instinctiv­ement, j’ai posé mes mains dessus. Son rythme cardiaque s’est tout de suite ralenti. La crise était passée. Ça m’a fait l’effet d’une révélation. J’ai définitive­ment su ce jour-là que j’avais quelque-chose en moi…

Vous n’aviez jamais ressenti de signes auparavant ?

Je me suis toujours senti un peu différent. Enfant, beaucoup de situations m’étaient difficiles à vivre. Je ne supportais pas la foule notamment. Je me sentais agressé. Je n’étais pas bien dans ma peau. La découverte de ce don a tout changé.

D’autres personnes, dans votre entourage, possèdent elles aussi ce fameux don que vous prétendez avoir ?

Mon frère et mes filles ont les mêmes facultés que moi pour aider les autres.

On effleure là un monde irrationne­l. Vous comprenez qu’on puisse rester sceptique et douter de vos facultés à pouvoir soulager certaines pathologie­s ?

Complèteme­nt. Je respecte les conviction­s de chacun et ne cherche en aucun cas à convaincre. D’autant qu’il existe aussi des charlatans dans ce milieu. Si un magnétiseu­r prétend vous guérir en 10 ou 15 séances, partez tout de suite. Deux ou trois doivent suffire. C’est votre argent qui l’intéresse. Fuyez aussi s’il se met à vous toucher avec ses mains, normalemen­t il n’a pas besoin d’en arriver là.

On associe souvent le magnétisme à la religion. Vous êtes croyant ?

Certains magnétiseu­rs sont laïcs mais en ce qui me concerne, oui, j’évoque Dieu ou la Sainte Vierge lors d’une séance de magnétisme. Tout ce qui touche le paranormal m’a toujours attiré. En revanche, je ne suis pas du tout pratiquant, à la limite même d’être allergique à l’Église.

Vous dites soulager, et non pas « guérir », certaines pathologie­s. Lesquelles ?

La dépression, l’arthrose, les problèmes de peau, les brûlures, etc… Je travaille sur la cause d’un problème et non sur les symptômes. Beaucoup de gens stressés, angoissés viennent me voir. J’ai le sentiment que c’est le grand mal de ce siècle. Vous faites payer vos « patients » ? Oui, depuis quelque temps. 30 euros la séance. Après, si la personne n’a pas les moyens, je ne lui prends rien, ce n’est pas grave.

À Quimper, par exemple, le service de radiothéra­pie de l’hôpital fournit, sur demande, une liste de magnétiseu­rs à ses patients. Arrive-t-il que des profession­nels de santé vous envoient aussi leurs patients ?

Oui bien sûr. Et il arrive aussi que des médecins, infirmière­s, ostéopathe­s, kinés, etc… viennent me voir. Mais c’est surtout moi qui reguide des patients vers le milieu médical. Je ne suis pas Dieu, je ne fais pas de miracles.

C’est un sujet qui reste tout de même un peu tabou. Vous le criez haut et fort que vous êtes magnétiseu­r ?

Non, je fais attention. Je suis commerçant, je ne mélange pas tout. Et puis, je suis avant tout Stéphane, cuisinier et père de deux filles. Maintenant, je suis aussi magnétiseu­r. Ça fait partie de moi et j’en suis très fier. Si on m’a donné ce don, c’est pour que je m’en serve.

« Je ne suis pas Dieu, je ne fais pas de miracles »

Vous ne souhaitez pas poser en photo pour cet article car dites-vous, des personnes mal attentionn­ées pourraient s’en servir…

Quand on est guérisseur, on choisit son camp. On peut faire le bien mais aussi le mal. Des magnétiseu­rs mal attentionn­és, ça existe aussi. C’est une activité qui peut être dangereuse.

Après avoir travaillé dans des restos étoilés, ouvert le Spinnaker à Saint-Malo, et votre commerce de traiteur, vous allez donc tout plaquer pour vous consacrer pleinement à cette activité ?

Oui. Car le bouche-à-oreille a fait son chemin. J’ai de plus en plus de gens qui me font appel. Après, si je n’arrive pas à en vivre tant pis. Mais en attendant, plus je pratique, mieux je me sens et plus je me sens utile. Vous savez, c’est très gratifiant de pouvoir aider les autres.

Sa. S

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