Magnétiseuse à 21 ans
On imagine souvent le vieux rebouteux et ses grandes mains argileuses, exerçant son don au fin fond de la campagne. Avec Juliette, l’image d’Epinal en prend un coup. Ce joli petit bout de femme, d’à peine 21 ans, vous reçoit dans la maison maternelle, à Saint-Malo, où une petite pièce a été aménagée pour cette activité qu’elle pratique le matin, avant d’enchaîner avec un emploi plus conventionnel l’après-midi.
Juliette se présente comme « magnétiseuse ». Ce don qu’elle prétend avoir, elle se l’est découvert à l’âge de 13 ans, lors d’une journée douloureuse pour sa mère, qui souffrait d’une rage de dents. « J’ai posé ma main sur sa joue, comme ça, spontanément. Ma mère a ressenti quelque chose d’étrange. Comme si sa dent s’enfonçait. La douleur était atténuée sans qu’on puisse l’expliquer. On s’est dit toutes les deux que j’avais peut-être un certain don…» sourit la jeune femme.
« Le besoin d’aider les autres »
Cette première expérience est en tout cas révélatrice pour Juliette, enfant « hypersensible », qui a toujours ressenti « le besoin d’aider les autres ».
De nouveaux événements vont lui faire prendre conscience de ses étranges facultés dont elle dit être habitée. Il y a d’abord cette amie qui, après s’être brûlé la joue avec un fer à friser, passe sous ses mains. « Sa joue est rapidement passée du rouge au rose. Et elle n’avait plus mal ». Et puis, il y a aussi ce chien, qu’elle soulage de l’eczéma ou encore ce vieux chat qui, quelques heures avant de se faire euthanasier, rallongera subitement son espérance de vie de quelques mois à son contact.
Pour Juliette, son magnétisme devient alors « une évidence ». Depuis deux ans, elle reçoit ainsi régulièrement des clients qu’elle tente de soulager de leurs maux, à l’aide de « gestes instinctifs » audessus de leur corps, et à la chaleur d’une bougie qui lui permet « de se nettoyer les mains » après chaque séance, facturée 30 euros.
Une activité, rappelle-t-elle encore, qui puise son énergie et l’entraîne bien souvent à se ressourcer « au contact de la nature », quand ce n’est pas directement dans la crypte de l’abbaye du Mont Saint-Michel, un sanctuaire d’où se dégage « une bonne énergie »…