Il y aurait « deux poids, deux mesures », selon Osons !
L’association Osons ! organisait jeudi dernier une balade urbaine. Depuis l’esplanade de la gare, jusqu’à l’avenue de la Fontaine au Bonhomme, où un projet immobilier important doit voir le jour à proximité ces prochaines années. Ce projet nécessite une modification du PLU, qui était justement abordée ce même soir au conseil municipal de Saint-Malo. Osons ! en a aussi profité pour égratigner le maire.
Alain Guillard, le président d’Osons !, a d’abord retracé l’évolution de la ville depuis quinze ans. Reprenant les chiffres de l’INSEE, il a rappelé que Saint-Malo avait perdu 11 % de ses habitants entre 1999 et 2014. Et que cette baisse concernait surtout certaines catégories : les familles jeunes et les moins for-tunées. A l’inverse, les personnes âgées sont plus nombreuses : « On compte 2 800 couples de retraités en plus entre 1999 et 2014 ».
« Le grand remplacement »
Alain Guillard estime que la Ville a confié le développement urbain « à des promoteurs privés, qui vendent en majorité à des personnes plutôt âgées et avec des moyens assez confortables. Nous n’avons rien contre les retraités évidemment. Mais à Saint-Malo, c’est le grand remplacement. On remplace les jeunes par des retraités ou des logements vides ». Comme solution, l’association préconise de « faire baisser le prix du foncier ».
Deux poids, deux mesures ?
Osons avait aussi dans le collimateur la modification du PLU, votée le soir même par le conseil municipal. Cette modification devant permettre la réalisation d’un projet immobilier dans le secteur Aristide Briand, à côté du futur tribunal. L’association ne critique par le projet en luimême, mais estime que celuici met en avant une façon de faire de la municipalité qui ferait « deux poids deux mesures » en fonction des quartiers.
« Depuis 2014, la municipalité nous a montré sa volonté de libérer le foncier pour les promoteurs, en voulant supprimer par exemple le jardin de la Louisiane et en construisant dans la proximité des pieds d’immeubles, à la Balue par exemple », déclare Alain Guillard. Certaines propriétés se retrouvant entourées de collectifs à plusieurs étages.
Or, l’association s’étonne de voir que ce n’est pas le cas dans le projet immobilier du secteur Aristide Briand. L’association stigmatise une maison de l’avenue de la Fontaine au Bonhomme, qui serait au contraire très préservée des vis-à-vis : « D’abord par une bande de verdure. De plus, les constructions les plus proches seront des pavillons. Puis, il y aura un parking et enfin les premiers collectifs, à une centaine de mètres ».
Et cette maison, c’est celle du maire Claude Renoult… Pour Alain Guillard : « C’est bien de ne pas renouveler les erreurs, mais il faut le faire partout ! »
Osons ! estime aussi que Claude Renoult n’a pas pris suffisamment de distance par rapport au projet : « C’est généralement la règle quand un élu est concerné par un projet. Mais, là, c’est lui-même qui a signé l’enquête d’utilité publique ».
N.E.