La mairie tend l’oreille aux riverains
Le projet Raulic, dans l’ancien camping des Nielles, est loin de faire l’unanimité parmi les riverains. La mairie entend aujourd’hui aboutir « à un projet le plus partagé possible » avec la population.
Un hôtel 5 étoiles de 90 chambres. Une résidence hôtelière 4 étoiles de 60 appartements. Une école de formation aux métiers du bien-être. Mais aussi un restaurant, un centre de thalasso-spa avec piscine, un parcours aquatonique… Le méga projet du groupe Raulic, prévu dans l’ancien camping des Nielles, entre l’avenue John Kennedy et le littoral, coûtera 50 millions d’euros et doit entraîner la « création de 140 emplois » rappelle le maire Claude Renoult.
Oui mais voilà. Dans le voisinage, beaucoup trouvent ce projet démesuré et s’opposent clairement « à la bétonisation » de la côte. L’association « Autour des Nielles », fruit de cette contestation, est depuis en première ligne pour lutter contre le projet.
« Nous avons organisé deux réunions avec les riverains. Nous avons entendu leurs remarques, rappelle Patrick Charpy, l’adjoint à l’urbanisme. C’est difficile de satisfaire tout le monde à l’échelle d’une ville comme Saint-Malo. Mais nous avons la volonté, ici aux Nielles, d’aboutir à un projet qui sera le plus partagé ».
Pour cela, la Ville de Saint-Malo entend organiser une réunion publique « d’ici la fin d’année ». Un dossier de présentation du projet et un registre d’observations sont également à la disposition du public, au service de l’urbanisme, près de la piscine du Naye. « Le bilan de la concertation sera joint à la demande de permis de construire », poursuit Patrick Charpy. « Le porteur du projet devra expliquer comment il a pris en compte les observations et propositions ressortant du bilan ».
À voir maintenant si cette consultation permettra d’apaiser les tensions.
Pour Pierre Site (PS), conseiller municipal de la minorité, cette consultation a toute les apparences d’une simple « coopération symbolique ». Il craint que la mairie ne prenne que « vaguement en compte les remarques des riverains ».
« C’est une erreur de ne pas aller plus loin dans la participation citoyenne sur des sujets importants, surtout quand un terrain a une valeur affective comme celui-là, ajoute l’élu socialiste. Je souhaite sincèrement que la population soit très écoutée. C’est toujours mieux de coconstruire avec les gens ».
Autre élu de la minorité, Stéphane Perrin (PRG) s’inquiète pour sa part des conséquences que ce projet entraînera « sur le stationnement et la circulation ».
Déçu « de l’architecture proposée côté mer », il s’inquiète de voir pousser aux Nielles « quelque chose de lourd dans le paysage ». Un précédent, craint-il encore, « qui ne devra pas ouvrir la porte à d’autres projets sur la côte. Il ne faudrait pas que Saint-Malo devienne La Baule…»
« Il ne faudrait pas que Saint-Malo devienne La Baule »
Sa. S