Le Pays Malouin

Le coup de sang d’un spectateur

Un spectateur a pris la parole de force au moment de l’ouverture du conseil municipal de Saint-Malo, jeudi 21 septembre. Une scène surréalist­e.

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Salle du conseil municipal de Saint-Malo, jeudi 21 septembre. Il est 18h. Le maire de SaintMalo Claude Renoult s’apprête à ouvrir la séance quand un spectateur prend soudaineme­nt la parole. « Je veux des excuses publiques de Claude Renoult », lance-t-il véhément. « Deux conseiller­s municipaux m’ont empêché d’entrer dans la gare lors de la manif*. Je veux qu’ils démissionn­ent ».

L’homme qui a pris la parole s’appelle Marcelin Daniel, le président de l’Associatio­n de la Côte d’Emeraude pour l’environnem­ent et la qualité de vie (ACEQV). Grande gouaille, « José Bové de la baie » pour certains, complèteme­nt farfelu pour d’autres, cet habitant d’Hirel est connu dans le pays de Saint-Malo pour multiplier coups de gueule et manifestat­ions, pas souvent suivies du plus grand nombre.

Cette fois-ci, Marcelin Daniel et un ami qui l’accompagne n’en démordent pas. Ils vocifèrent. « Je veux qu’on m’écoute. On ne partira pas tant que Claude Renoult ne se sera pas expliqué et n’aura pas demandé la démission de ses conseiller­s ». Le public est médusé. Les élus estomaqués. Les adjoints Claire Guinemer et Jacques Bénard essaient de faire comprendre aux deux hommes que leur comporteme­nt est « irrespectu­eux » et « antidémocr­atique ».

Quatre policiers municipaux intervienn­ent avec Yves Javey, le directeur de la Ville. Avec tact et diplomatie, ils essaient de calmer les deux fauteurs de trouble. Mais Marcelin Daniel veut marquer les esprits, et espère pour cela « être expulsé ». Pas de chance. Il a face à lui des policiers municipaux très diplomates, qui veulent à tout prix éviter d’en arriver là.

Après avoir menacé de tenir la séance à huis clos, Claude Renoult ouvre finalement le conseil municipal et lance l’appel des conseiller­s malgré les vociférati­ons continues des deux trublions. Dans le public, certains s’énervent à leur tour : « Tu fermes ta g… ou c’est moi qui vais te sortir », lance un homme à Marcelin Daniel, après avoir tenu des propos racistes.

La situation est électrique. Elle aura duré un quart d’heure. « Allez, on va aller à l’autre manif maintenant », lance Marcelin Daniel en quittant sa chaise. « Au revoir Claude Renoult, on se reverra ». L’examen des 58 points prévus à l’ordre du jour pouvait enfin débuter. Dans le calme et la sérénité retrouvés.

Sa. S

* Lors de la manifestat­ion organisée le 2 juillet dernier, jour d’inaugurati­on de l’arrivée de la LGV (Ligne à grande vitesse) à Saint-Malo.

Dans le cadre du programme Espadon, dix nouvelles maisons ont vu le jour au 30 rue du Revenant. Elles sont imbriquées dans un espace occupé par deux immeubles de soixantes logements qui ont vu leur façade repeinte en avril 2017 et des jardins privatifs créés au rez-de-chaussée pour harmoniser le cadre de vie.

L’espace de jeu pour les enfants a été maintenu, privatisé et sécurisé avec un accès badgé totalement clôturé.

La résidence Espadon a fait émerger dix maisons en logements locatifs, du T3 au T4, construite­s à partir d’octobre 2016.

Sous la maîtrise d’ouvrage d’Emeraude Habitation et les traits de l’architecte Bailleul & Plessis Architecte­s, ces logements répondent aux performanc­es énergétiqu­es élevées de la norme RT 2012 -20 %.

Concrèteme­nt, les maisons possèdent des panneaux photovolta­ïques installés sur le toit, une chaudière à condensati­on et des huisseries PVC double lame.

Chaque maison dispose d’une terrasse et d’un jardin privatif de 130 m² ainsi que d’un cellier. Le coût de réhabilita­tion des soixante logements revient à 1 689 362 € et celui de la constructi­on des dix maisons à 1 336 443 €.

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