Le « tourisme judiciaire » d’une bande lituanienne

Quatre Lituaniens ont été condamnés pour vol vendredi dernier par le tribunal de Saint-Malo.

Quatre hommes, originaires de Lituanie et âgés de 23 à 40 ans, comparaissaient vendredi dernier devant le tribunal de Saint-Malo. Il leur était reproché le vol de vêtements au magasin Décathlon de Saint-Jouan-des-Guérêts le 13 décembre dernier. Certains d’entre eux étaient aussi poursuivis pour des faits de même nature, commis dans les villes de Vannes, Quimper, Augny et Chambray-lès-Tours entre 2014 et 2017.

Les débats ont rapidement permis d’établir une hiérarchie dans ce quatuor. L’équipe était menée par deux frères, comptant déjà plusieurs condamnations sur le territoire français depuis 2009.

Les faits qui se sont produits au Décathlon de Saint-Jouan ont mis en évidence leur mode opératoire, grâce à la vidéosurveillance notamment.

Un mode opératoire bien rodé

Deux membres de l’équipe - les deux frères semble-t-il - sont entrés dans le magasin, ont rempli un chariot de vêtements qu’ils ont ensuite laissés dans l’une des cabines d’essayage, puis sont partis. Leurs deux acolytes sont ensuite entrés l’un après l’autre, vêtus de tenues particulièrement amples, manifestement trop grandes pour eux, ce qui a mis la puce à l’oreille des agents de sécurité. Les deux hommes sont ensuite entrés dans la cabine et ont enfilé, par-dessous leurs vêtements, ceux laissés par leurs complices. Les systèmes antivol avaient été préalablement arrachés.

Leur combine leur a permis de rejoindre les deux frères qui les attendaient dans une voiture, sur le parking du Cora. Sauf qu’ils ne se doutaient pas que les gendarmes avaient été alertés. Ceux-ci ont interpellé les quatre hommes et retrouvé le butin, estimé à 1 500 euros, dans le véhicule.

« Tourisme judiciaire »

Trois des auteurs ont reconnu les faits. L’un des frères a tenté de minimiser son rôle et de détourner l’attention des magistrats en tenant des propos hors sujet. Pour le procureur, lui et son frère sont au contraire les cerveaux de la bande et connaissent très bien le territoire français, au travers de leur « tourisme judiciaire » passé. Par ailleurs, des traces de leur ADN ont été retrouvées sur les lieux de précédentes affaires.

« Nous sommes manifestement face à une délinquance itinérante et organisée, qui effectue régulièrement des razzias sur le territoire français », a déclaré le procureur. « Avec derrière des filières de revente ».

Il a considéré que les deux autres complices avaient davantage un rôle de subalternes, notamment le plus jeune, âgé de 23 ans, au casier vierge et qui semble avoir été embarqué par ses aînés. Et probablement contre son gré, comme le suggère le coquard qu’il affichait quand les gendarmes l’ont interpellé…

Le tribunal en a tenu compte dans son verdict. Les deux frères ont été condamnés chacun à un an de prison ferme et leur véhicule a été saisi. Les deux autres écopent de cinq mois et trois mois de prison avec sursis.

N.E.