Une soirée tout près de Thérèse d’Avila
Jeudi dernier, l’Encre Malouine accueillait pour la seconde fois Aline Schulman. Celle qui a remis au goût du jour et rendu Sancho Pança intelligent nous a plongé au siècle de l’Inquisition en Espagne, au plus près de Sainte-Thérèse.
C’est une étonnante rencontre avec Thérèse d’Avila, que nous offre la traductrice Aline Schulman.
Thérèse d’Avila, tout d’abord : cette Espagnole du XVIè siècle, passée si près d’être brûlée vive à une époque où régnait l’Inquisition, pourtant canonisée en 1622, désignée en 1970 « première femme du monde à être docteure de l’Eglise ».
Aline Schulman celle qui ne croyait pas en Dieu, nous raconte sa lecture du Livre de la vie, de Thérèse d’Avila, alors qu’elle était en Licence d’espagnol. Son coup de coeur pour cette oeuvre, au même titre qu’un grand nombre des étudiants de son cursus cette année-là. Et puis cette promesse faite à elle-même : un jour, j’y reviendrai…
Promesse tenue, devenue traductrice, elle s’attèle il y a quelques années à la traduction de l’oeuvre de Sainte-Thérèse, un travail qui va l’habiter pendant six ans, même si… « Vous savez, le traducteur est comme un prisonnier dans la cour d’un pénitencier : vous êtes dans un quadrilatère. Il vous faut un peu d’air, un peu de ludique, pour accompagner cette lourde mission qu’est celle de traduire… Avec Thérèse, j’étais totalement prisonnière, elle n’avait laissé aucun interstice. Je me suis arrêtée au chapitre 11, je n’en voulais plus. Et un jour que j’expliquais ça en conférence, on m’a répondu : c’est peutêtre Thérèse, qui ne voulait plus de vous ! Aujourd’hui, je crois que c’est ça. Je n’étais pas autorisée à aller plus loin, elle et son traité d’oraison me résistaient, hors d’atteinte pour moi ».
Une découverte passionnante, qui a captivé les 140 personnes venues parfois de loin pour Aline Schulman et Thérèse d’Avila.
V.D.