Le Pays Malouin

Huit autres supérettes Monoprix et Monop’ en liquidatio­n

L’arrêt est immédiat pour trois des magasins franchisés du groupe Onyx. Les cinq autres sont liquidés mais ont toujours une perspectiv­e de reprise. Parallèlem­ent, Onyx a demandé le redresseme­nt judiciaire pour ses Franprix de la région lyonnaise.

- Pierre-Yves GAUDART

e tribunal de commerce de Saint-Malo a prononcé, lundi 22 janvier, la liquidatio­n judiciaire des huit dernières supérettes sous franchise Monoprix ou Monop’ que gère, via d’autres sociétés, le groupe Onyx. Elles s’ajoutent aux quatre autres liquidées le 6 décembre dernier (Fougères, Paris, Evreux et Cognac).

Pour les supérettes de Tulle, Elbeuf (déjà fermée) et le Havre, l’arrêt de l’activité, freinée depuis des semaines par l’absence de produits, devait être immédiat, faute de candidat à la reprise.

LCinq sociétés liquidées mais l’espoir d’une reprise

Les cinq autres établissem­ents, eux aussi mis en liquidatio­n, sont néanmoins autorisés à continuer leur activité jusqu’au 12 février. C’est la date à laquelle le tribunal de commerce de Saint-Malo, avec mandataire et administra­teur judiciaire­s, étudieront l’unique offre de reprise qui les concerne toutes cinq : celle du groupe Monoprix (filiale du groupe Casino). Il s’agira de savoir si l’offre est acceptable en termes de montant et de conditions de reprise des salariés. Les supérettes concernées sont basées à Nantes, Tours, Issy-Les-Moulineaux, Alençon et Blois.

12 supérettes liquidées au total

Le groupe Onyx, dont le siège social se situe au château de Bonaban, à la Gouesnière, près de Saint-Malo, avait repris ou créé 12 magasins en franchise Monop’ et Monoprix fin 2022, début 2023. A peine quelques mois plus tard, les rayons des superettes se vidaient les uns après les autres : le groupe Onyx qui détient plus d’une quarantain­e de sociétés différente­s (une pour chaque supérette, des commerces de vin et l’entreprise de constructi­on-rénovation Ker Bâti), avait cessé d’honorer les factures d’approvisio­nnement de la centrale d’achat du groupe Monoprix, à la suite d’une mésentente. Les deux sociétés se rejettent aujourd’hui les responsabi­lités de ce fiasco qui a conduit à la liquidatio­n judiciaire, donc, de la totalité des supérettes d’Onyx sous franchise de Monoprix (luimême détenteur à 26% des supérettes selon le PDG d’Onyx, Alexis Desilles).

Des Franprix en péril également

Le groupe Onyx détient aussi, via d’autres sociétés, des supérettes sous enseigne Franprix (groupe Casino également) en région Auvergne-Rhône-Alpes. Là-bas, même scénario, les magasins ne sont plus fournis par leur centrale d’achat en raison de factures non honorées (Le pays Malouin du 28 décembre 2023). Deux magasins (Valence et Saint-Priest) ont fermé ces derniers mois et huit autres sont, comme l’explique un salarié, en « cessation de paiement non déclaré ». Certains employés, faute d’être payés depuis une cinquantai­ne de jours, ne viennent plus au travail, où se « tournent les pouces », comme le rapporte le site Actu.Lyon.

Redresseme­nt judiciaire demandé

Le groupe Franprix serait en discussion avec Onyx pour la reprise de ces magasins, pour bon nombre basés à Lyon, qu’il détiendrai­t à 49%.

En attendant les salariés dépendant du groupe malouin, qui ne sont pas fixés sur leur sort, restent dans l’inquiétude. On compte huit à dix employés par supérette.

En fin de semaine, Onyx adressait une demande de mise en redresseme­nt judiciaire pour ses huit Franprix en difficulté.

Le PDG d’Onyx, Alexis Desilles, contacté à plusieurs reprises, ne donne plus suite à nos demandes. La société fondée en 2021 par celui-ci et Laurent Castel a fermé son site internet et ses comptes sur les réseaux sociaux. Mais le personnel d’Onyx, manifestem­ent une petite dizaine de personnes, travaille toujours bel et bien, ainsi que les deux associés, dans une des dépendance­s du château de Bonaban à la Gouesnière.

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