Camping des Tendières : les résidents à l’année n’ont pas envie de partir
Voici quelques mois, un courrier de la mairie annonçait aux résidents à l’année du camping de Dol que sa fermeture était programmée. Un coup dur pour ces habitués du site qui, cependant, font tout pour trouver un accord avec la mairie afin de pouvoir rester sur place.
On ne peut pas mettre «
comme ça les gens dehors ; c’est trop dur », considèrent les responsables de l’association Tous ensemble pour sauver nos mobil-homes. Soit une trentaine d’habitations légères installées de longue date aux Tendières, terrain de camping appartenant à la ville, mais géré par un particulier selon une délégation de service publique qui devrait s’achever en avril 2025.
Cela signifiera aussi la fermeture du camping, selon une décision de la municipalité. Celle-ci est en effet désireuse d’aménager à sa place un espace naturel en aval de la vallée du Guyoult.
« Les canards ont plus de chance que nous », font remarquer les résidents du camping, seul et unique à Dol. Ils sont une cinquantaine à y vivre toute l’année. Fort bien d’ailleurs, au point de vouloir y rester malgré cette décision de la mairie.
« On espère que la municipalité va changer d’avis », ajoutent les résidents qui, pour cela, ont proposé au maire Denis Rapinel de transformer le terrain de camping en parc résidentiel d’habitation, qu’ils pourraient gérer eux-mêmes, moyennant le prix d’une location à la Ville, ce qui leur « permettrait de continuer à y vivre et de proposer d’autres emplacements ».
Si ce n’est que le maire refuse cette proposition en s’en tenant à sa première décision. « Nous allons reloger tout le monde dans les immeubles d’Emeraude Habitation », assure-t-il, en précisant que les résidents du camping seront prioritaires.
Le problème, c’est que certains de ces habitants ont contacté eux-mêmes le bailleur social, et le son de cloche n’a pas été le même : « On nous a dit que nous n’étions pas du tout prioritaires ».
Ils n’ont, de toute façon, pas vraiment envie de déménager. Certains d’entre eux souffrent de « handicaps qui rendraient difficile la vie en appartement ».
Tous devront aussi faire face à un autre inconvénient : « Chacun d’entre nous a investi entre 10 000 euros et 50 000 euros pour acheter un mobil-home, qui sera invendable si l’on part, compte tenu des frais de transport très onéreux pour installer ailleurs ce qui est pour nous notre habitation principale. Inutile non plus de penser à trouver un acheteur sur place si le camping disparaît ».
Plus grave encore : « Certains
« On est très bien sur ce camping », témoigne un résident. Il s’acquitte pour vivre ici, comme tous les autres, d’un loyer d’environ 190 euros par mois, sans compter les montant liés à l’eau et à l’électricité, qui sont à leur charge aussi.
Un coût, somme toute, abordable pour « des gens modestes », ayant trouvé là « une façon de vivre agréable, proche de la nature ».
Il faut dire que les mobilhomes des résidents à l’année rivalisent de confort, résultat de leur part d’un aménagement réalisé avec beaucoup de soin. « Un tel mode d’hébergement pourrait d’ailleurs avoir de l’avenir, en répondant à la crise du logement. Non seulement de façon économique, mais aussi écologique puisque les mobil-homes n’ont pas le défaut d’artificialiser la terre ».