L’îlet de La Richardais est protégé toute l’année
De fortes mesures de protection sont désormais en vigueur toute l’année pour protéger les oiseaux sur l’îlet de La Richardais, dans l’estuaire de la Rance. Des Sternes pierregarin viennent s’y reproduire.
Dans l’estuaire de la Rance, face à la pointe du Grognet, il est désormais interdit, toute l’année, de débarquer sur l’îlet de La Richardais, de naviguer à moins de 50 mètres de celui-ci ou même de le survoler par drones, dans un rayon de 300 mètres. Ces mesures sont en vigueur depuis le 21 mars dernier, date où a été publié un arrêté préfectoral de protection du biotope.
La raison principale de cet arrêté ? L’îlet est prisé des Sternes pierregarin. Une colonie vient s’y reproduire chaque année depuis le printemps 2020. Cette espèce, protégée en France et même inscrite à l’annexe I de la directive européennes « oiseaux », en apprécie la végétation rase pour nidifier.
Problème, les sternes sont aussi « particulièrement sensibles et vulnérables lors de la période de reproduction (accouplement, ponte, couvaison / incubation, élevage et envol) ». « Les écrasements et piétinements de nids ou des poussins et les dérangements répétés par le débarquement sont des facteurs d’échec de reproduction », est-il spécifié dans l’arrêté préfectoral.
Pas que les sternes
Pour les sternes, la période sensible va d’avril à septembre. Mais, de septembre à mars, l’îlet sert aussi de « reposoir pour d’autres oiseaux d’eaux » : Hérons cendrés, Courlis, Chevalier tadornes, Tournepierres à collier, Pluviers argentés, Bécasseaux, Aigrettes. D’où l’interdiction d’accès permanente, qui va permettre la quiétude de ces autres espèces.
Ces mesures seront diffusées dans tous les ports de la Rance, avec en plus des panneaux d’information au port de La Richardais et au niveau de la pointe du Grognet.
Le banc des Hermelles mieux protégé aussi
D’autres mesures de protection, contenues dans un arrêté publié lui aussi le 21 mars, concernent un autre site particulièrement sensible, celui des récifs d’hermelles en baie du Mont Saint-Michel. Plus précisément le site de Sainte-Anne, à Saint-Broladre.
Pour rappel, un récif d’hermelles est « un assemblage de constructions biologiques formées par des vers marins du genre Sabellania ».
Pour protéger le banc des hermelles de Sainte-Anne, qui constitue une des plus grandes bioconstructions créées par cette espèce, une zone protégée de 323 hectares, située en totalité sur le domaine public maritime, est désormais à respecter. Il est interdit d’y « porter atteinte aux récifs d’hermelles, par altération, dégradation ou destruction » et d’y « prélever des organismes animaux ou végétaux, fixés ou mobiles, sur et dans les formations récifales ». La pêche à pied est également proscrite à moins de trois mètres de celles-ci, entre autres dispositions.
■ Détails des mesures sur www.ille-et-vilaine.gouv.fr